L'élection de Valls dans l'Essonne validée par le Conseil constitutionnel

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Par AFP
Publié le 08 décembre 2017 - 12:27
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Manuel Valls dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 10 octobre 2017
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© Bertrand GUAY / AFP/Archives
Manuel Valls dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 10 octobre 2017
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Le Conseil constitutionnel a levé vendredi les doutes pesant sur l'élection de Manuel Valls comme député de la première circonscription de l’Essonne, en rejetant les recours intentés par ses adversaires de La France insoumise.

Le Conseil constitutionnel, qui statuait vendredi sur 15 cas, a en revanche invalidé les élections de Lénaïck Adam (LREM) dans la deuxième circonscription de Guyane, et de Ian Boucard (LR) dans la première du Territoire de Belfort.

Il avait annulé le 16 novembre celle de la députée LREM Isabelle Muller-Quoy dans le Val d'Oise.

Dix-neuf décisions doivent encore être rendues.

Manuel Valls l'a emporté de seulement 139 voix contre la candidate de la France insoumise Farida Amrani, lors d'un second tour houleux le 18 juin.

Mme Amrani et ses avocats contestaient la validité de 141 suffrages, pointant sur les listes d'émargement des signatures repassées au stylo sur leur esquisse au crayon, et des signatures différentes entre les premier et deuxième tours.

Si 66 votes "correspondant à des différences de signature significatives doivent être regardés comme irrégulièrement exprimés", ce n'est pas le cas des autres, selon le Conseil constitutionnel.

"Ces suffrages irréguliers restant en nombre inférieur à l’écart de voix entre les deux candidats du second tour, cette irrégularité ne saurait conduire à l’annulation des opérations électorales", tranche-t-il.

- Plainte 'en cours' -

Dans un communiqué, M. Valls, qui siège désormais dans le groupe La République en marche (LREM), a pris "acte" de la décision du Conseil, qui "a ainsi pu mesurer en toute indépendance l’inanité totale des arguments invoqués".

"Je vais donc pouvoir continuer mon travail de député de la nation, au service des citoyens, des territoires de ma circonscription et du pays", se réjouit M. Valls, qui n'a pas caché récemment son envie de revenir au gouvernement.

Dénonçant une "campagne d'une haine et d'une violence inouïes" (...) pour discréditer et salir (sa) personne" et "les idées (qu'il) porte", M. Valls a fustigé la "stratégie politique" de la France insoumise, "qui repose sur la violence des mots et la disqualification des responsables publics comme des médias".

Farida Amrani et son suppléant ont eux aussi pris "acte" de la décision des Sages, dans un communiqué publié sur Twitter.

"Bien entendu, nous respectons la décision du Conseil constitutionnel et réitérons toute notre confiance dans les institutions de la République. Plusieurs zones d'ombre persistent, renforcées par la faiblesse de la défense de Manuel Valls tout au long de l'instruction. Mais pour cette fois, force est de constater que l'évidence ne suffit pas", écrivent-ils.

La coordinatrice du Parti de gauche Danielle Simonnet a, elle, violemment réagi sur Twitter: "Tout va très bien sous la Ve : 66 votes irréguliers mais pas d'invalidation ! L'élection de l'ex 1er Ministre Valls est validée par un conseil dont le Président n'est autre que Fabius ... Écœurant !".

Dans un message posté sur Facebook, un des proches de M. Valls, le maire d'Évry Francis Chouat, a dénoncé la volonté des Insoumis d'"instrumentaliser" la décision du Conseil constitutionnel. "A aucun moment (le Conseil) ne parle de manœuvre présumée. Par ailleurs rien ne dit que ces voix se sont portées sur Manuel Valls", souligne-t-il.

Lors d'une conférence de presse, l'avocat de Mme Amrani, Me Hervé Tourniquet, a rappelé qu'une plainte au pénal pour fraude électorale était "en cours".

"Le dossier doit repartir entre les mains du procureur de la République (...) qui avec les moyens d'instruction et d'enquête qui sont les siens (...) va pouvoir enquêter sur le versant pénal", a poursuivi l'avocat. Il a précisé que les militants de LFI n'avaient pu vérifier l'intégralité des listes d'émargement.

La décision du Conseil constitutionnel met fin à un suspense de plusieurs mois, sur fond de tension grandissante entre M. Valls et les représentants de la France insoumise, qu'il accuse de complaisance vis-à-vis de "l'islam politique".

Jeudi sur France 2, Jean-Luc Mélenchon a estimé que le député de l'Essonne parlait comme "l'extrême droite" lorsqu'il affirme qu'il y a en France un "problème de l'islam, des musulmans". Une "infamie" selon Manuel Valls, qui affirme qu'il continuera "à (se) battre pour rétablir partout les valeurs de la République".

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