Les députés LREM en séminaire resserrent les rangs

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Par Anne Pascale REBOUL - Paris (AFP)
Publié le 15 janvier 2018 - 12:37
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L'Hôtel de Lassay, le 6 février 2013 à Paris
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© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
Les députés du groupe LREM posent sur le perron de l'hôtel de Lassay, à l'Assemblée nationale, le 24 juin 2017
© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives

A l'aube d'un semestre chargé, les députés LREM se retrouvent lundi et mardi pour un séminaire de travail, à un moment test pour la cohésion du groupe majoritaire, notamment avec le projet de loi asile-immigration qu'il s'est agi de dépassionner.

Après trois semaines de pause des travaux parlementaires, leur chef de file Richard Ferrand a accueilli des dizaines d'élus du parti présidentiel sur le perron de l'Hôtel de Lassay. "Mobilisons-nous ensemble pour que cette nouvelle année soit aussi intense et dense que la précédente", leur a-t-il dit.

Avec ce séminaire à huis clos, auquel devraient participer plus de 200 des 312 députés LREM, "l'objectif est de lancer la saison législative 2018", selon Hervé Berville, un porte-parole.

Laetitia Avia, députée de Paris, l'a reconnu aussi sur Sud Radio: "Nous assumons de devoir travailler encore notre cohésion puisque nous n'avons pas vingt ans de militantisme commun comme nos collègues des Républicains ou de la Nouvelle Gauche".

Des mouvements centrifuges émergent, avec en particulier Brigitte Bourguignon (ex-PS) qui veut un "volet social plus affirmé" en 2018 et a réuni une trentaine de députés marcheurs dans un "organe de réflexion". Pas question de "fronder", assure toutefois cette élue du Pas-de-Calais.

"Nous marchons sur nos deux jambes, pas à cloche-pied" à droite ou à gauche, a affirmé M. Ferrand. Le groupe LREM, "n'est pas un casernement", avait-il relativisé ce week-end, invoquant "la liberté totale de débat (puis) l'unité totale dans l'action et le vote".

"Parlons des Français et des Françaises, pas de nous", a aussi plaidé le président de groupe en séminaire, selon des propos rapportés.

- "Garder la tête froide" -

A la veille d'un déplacement d'Emmanuel Macron à Calais, l'atelier législatif "asile-immigration" en fin de matinée s'est déroulé de façon "apaisée" et "beaucoup moins tendue que fin décembre", ont répété plusieurs participants.

La séquence de fin d'année "nous a rendu service": "ça a fait prendre à chacun conscience des risques et aujourd'hui on était dans le début de la construction d'un consensus", analyse un responsable.

Après une présentation par Marie Guévenoux, Aurélien Taché et encore Naïma Moutchou des enjeux et grandes lignes du projet de loi en gestation à Beauvau, une dizaine d'élus ont évoqué leur expérience, notamment des élus des Alpes ou Christophe Blanchet, député de Ouistreham (Calvados), qui a "alerté sur les difficultés de procédure à l'égard des +mijeurs+", jeunes migrants à l'âge indéterminé.

Certains députés "ne se satisfont pas que des gens dorment encore à la rue", d'autres déplorent "le détournement de procédures" par certains demandeurs d'asile, a retenu M. Taché, chargé d'un rapport sur l'intégration, volet sur lequel les parlementaires pourraient avoir le plus de marge de manœuvre.

"Le débat s'est prolongé" sans "s'envenimer, au contraire", selon Gilles Le Gendre, autre porte-parole.

Gérard Collomb, qui aurait "très mal vécu le fait d'être décrit comme autoritaire" d'après un "marcheur", sera dans une semaine devant les députés LREM pour continuer le déminage puis ultérieurement devant les MoDem, qui ont aussi formé un groupe de travail interne.

Au menu encore de ces "journées d'hiver": des ateliers sur le projet de loi "droit à l'erreur" ou la réforme constitutionnelle.

Et également - ouvert au gouvernement, Christophe Castaner en tête, aux collaborateurs, aux sénateurs LREM et aux MoDem, en séminaire parallèle - un "apéritif des régions" lundi soir, où chacun a apporté boudin du Limousin ou Côtes de Beaune pour ce moment prisé lors du séminaire de septembre à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Mais plus de jeux de rôle, cette fois. "Finie la colonie de vacances", glisse une source parlementaire, l'ambiance se veut studieuse.

Comme en entreprise, un "nuage de mots" a été projeté à partir des idées de la salle, lors du point sur le "fonctionnement du groupe".

Le travail en circonscription, pas toujours évident pour ces députés majoritairement novices, a été abordé dans l'après-midi. Quelques "passerelles circos" ont ainsi été instaurées pour des échanges entre différents territoires.

Mardi, pour clore ce séminaire, le groupe accueillera Edouard Philippe en réunion hebdomadaire.

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