Les maires ruraux à Macron : il faudra "impérativement tenir compte" du grand débat

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 14 janvier 2019 - 16:50
Image
Vanik Berberian (C-D), le président de l'AMRF (l'Association des maires ruraux de France) à l'Elysée à Paris le 14 janvier 2019
Crédits
© ludovic MARIN / AFP
Vanik Berberian (C-D), le président de l'AMRF (l'Association des maires ruraux de France) à l'Elysée à Paris le 14 janvier 2019
© ludovic MARIN / AFP

Une quinzaine de maires ruraux ont averti lundi Emmanuel Macron qu'"il faudra impérativement que le gouvernement tienne compte" des conclusions du grand débat, après lui avoir exposé les doléances exprimées dans les cahiers ouverts en décembre.

"Il faudra impérativement que le gouvernement en tienne compte car si c'est uniquement pour recueillir des doléances... Dire dans un grand élan de générosité +Je vous ai compris+, sans qu'il se passe quelque chose derrière, ça risquera de poser problème", a résumé Michel Fournier, vice-président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF) et maire des Voivres (Vosges) après la réunion à l'Elysée.

Les maires ruraux se sont dit prêts à être les "facilitateurs" du débat en se posant comme "les interlocuteurs les plus reconnus", a précisé Vanik Berberian, le président de l'AMRF.

"Comme on dit dans nos villages il faut au moins se causer. Donc causons!", a lancé M. Fournier.

"On peut comprendre la réticence" de certains maires, qui est "le résultat du peu de considération des élus depuis trop longtemps. Et certains ne veulent pas être associés à un éventuel échec de ce grand débat. Chacun fera comme il l'entend. Mais il nous semble indispensable que ce débat ait lieu", a souligné M. Berberian.

"Nous restons les élus les plus respectés. Nous avons encore cette reconnaissance de la population. C'est pour cela que nous avons pensé que nous pouvions être les seuls interlocuteurs. Et nous avions démarré les cahiers de doléances dès le 8 décembre", a souligné M. Fournier.

Ceints de l'écharpe tricolore, les maires sont arrivés a l'Elysée avec une immense clé USB -- en forme de vraie clef -- contenant les doléances de leurs administrés.

Les questions qui reviennent, ont-ils expliqué, sont l'injustice sociale et fiscale, l'évasion fiscale et l'étiolement des services publics.

M. Berberian, maire centriste de Gargilesse-Dampierre (Indre), a qualifié lundi matin la lettre du président de "rampe de lancement" du grand débat qui "pose bien le diagnostic", tout en disant craindre au final un simple "raccommodage".

Emmanuel Macron a publié dimanche une lettre aux Français dans laquelle il propose une trentaine de questions pour baliser le débat et participera mardi dans l'Eure à sa première réunion avec des maires, lors d'un échange où il sera à l'écoute de leurs demandes.

"Il est dans une phase d'écoute, il nous a dit qu'il n'avait pas l'intention de parler, sauf sur des sujets très ponctuels", a relevé M. Berberian.

"C'est une reconnaissance de l'utilité des maires. Le mépris des maires ne date pas d'aujourd'hui. Il y a une aristocratie de l'Administration, une aristocratie politique qui impose ses manières de voir et ça commence à bien faire", a-t-il conclu.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.