Les prisons vont ouvrir leurs portes au grand débat

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Par AFP - Paris
Publié le 12 février 2019 - 20:25
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Prison de Saint-Maur (Indre), le 8 février 2019
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© GUILLAUME SOUVANT / AFP/Archives
Prison de Saint-Maur (Indre), le 8 février 2019
© GUILLAUME SOUVANT / AFP/Archives

Le grand débat national lancé par Emmanuel Macron pour tenter de sortir de la crise des "gilets jaunes" sera aussi organisé en prison, où les détenus qui le souhaitent pourront faire part de leurs doléances et participer, a-t-on appris mardi auprès de l'Administration pénitentiaire.

La ministre de la Justice Nicole Belloubet s'est dite à plusieurs reprises "très favorable" à la tenue du débat dans les prisons. Elle participera à l'un des premiers débats organisés dans les jours qui viennent, a-t-on indiqué dans son entourage, sans toutefois donner de date précise.

"Il y a une demande au sein des établissements. Des détenus disent que si le débat se tient, ils iront. Tous ceux qui le souhaitent pourront s'inscrire et participer, à l'exclusion des personnes sous le coup de mesures disciplinaires ou présentant un risque particulier pour la sécurité", a-t-on expliqué à la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP).

Seront probablement exclus la plupart des personnes détenues pour des faits de terrorisme ou sous le statut DPS (détenu particulièrement surveillé) pour des raisons de sécurité, a précisé une source pénitentiaire, expliquant que "non, Salah Abdeslam (dernier survivant du commando jihadiste du 13 novembre 2015, NDLR) ne participerait pas à un débat sur la fiscalité verte".

"L'immense majorité des détenus n'est pas privée du droit de vote. Et même un détenu privé de ses droits civiques ne doit pas être privé du droit de débattre", a-t-on déclaré à la DAP, rappelant que la participation aux débats publics s'inscrivait dans une démarche de réinsertion dans la société.

Les 188 prisons françaises comptent environ 70.000 détenus, dont plus de 20.000 sont en attente de leur procès.

L'ensemble des établissements sont invités à se préparer à organiser ce débat, en cas de demande des détenus. Une note en ce sens du directeur de l'Administration pénitentiaire, dont l'AFP a eu connaissance, a été envoyée aux directions interrégionales.

Il est demandé "de veiller à ce que les chefs d'établissement déclinent ce grand débat en détention en organisant notamment des consultations ouvertes aux personnes détenues", jusqu'au 15 mars, date de la fin de la consultation commencée le 16 janvier au niveau national.

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