LR : Laurent Wauquiez, à peine installé, déjà contesté

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Par Baptiste PACE - Paris (AFP)
Publié le 25 janvier 2018 - 13:55
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Laurent Wauquiez, invité jeudi soir de l'émission politique sur France 2, doit affronter la fronde de ses deux concurrents malheureux de l'élection interne, Florence Portelli et Maël de Calan, alors que le parti est déjà marqué par une vague de départs ou de mises en retrait.

Jeudi soir, le président d'Auvergne-Rhône-Alpes, qui n'était pas dans sa région pour accueillir jeudi matin Emmanuel Macron, passe un véritable test cathodique. Après une séquence tournée ce week-end en Lozère dans un centre de migrants, il débattra notamment avec Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement.

Cette absence lors de la visite du chef de l'Etat démontre qu'"il est mal parti" pour incarner "l'opposition républicaine", a estimé le patron des députés LREM, Richard Ferrand, lors de l'émission "Questions d'info" LCP-Le Point-AFP.

Mais la contradiction vient d'abord de l'intérieur. "On aimerait qu'il nous explique ce soir sa volonté de rassemblement", a lancé jeudi Maël de Calan, qui conteste la trop faible place accordée à ses proches au sein du futur bureau national du parti.

M. de Calan (9,25% des suffrages en décembre) et Florence Portelli (16,11%) ont écrit une lettre commune à M. Wauquiez lui demandant de "reconsidérer [sa] position" et de "respecter [ses] engagements".

"Tu nous as proposé une représentation au bureau politique inférieure de moitié à ce qui devait ressortir du scrutin de décembre - 10 représentants sur 80, sans compter les membres de droit que tu nommes pour la plupart d'entre eux", écrivent les deux ex-candidats.

Ils demandent "une vingtaine de postes" à eux deux, selon M. de Calan, qui voit dans ce "reniement de la parole donnée" un "vrai signe d'exclusion" pour un parti déjà marqué par une "hémorragie" de cadres.

Florence Portelli, arrivée devant la presse avec une heure et demie de retard pour cause de difficultés dans les transports, voit dans cet épisode "la démonstration que Les Républicains s'orientent vers une gestion à l'ancienne".

- "Premier stalinien de l'histoire de la droite" -

"Si Laurent Wauquiez est le premier stalinien de l'histoire de la droite, ce sera sans moi", a asséné la maire de Taverny (Val-d'Oise), dénonçant également "des propos un peu méprisants, voire misogynes" de Laurent Wauquiez, élu président de LR dès le 1er tour avec près de 75% des voix.

Mme Portelli et M. de Calan menacent de "se faire entendre en dehors" des instances s'ils n'obtiennent pas gain de cause. Ils ne vont pas jusqu'à menacer explicitement de quitter le parti. "On verra", a dit Mme Portelli.

L'ancienne porte-parole de François Fillon ne se rendra pas au Conseil national de samedi à la Mutualité à Paris, car cette instance "ne sert à rien". Maël de Calan a demandé à y prendre la parole.

Mercredi, la secrétaire générale du parti Annie Genevard exhortait ses troupes à "contrer la caricature dont [Laurent Wauquiez] est l'objet", une "insupportable entreprise de démolition qui ne fait pas honneur à la démocratie".

Le futur bureau politique du parti (80 membres désignés dont 50 parlementaires) sera dévoilé et soumis à l'approbation du Conseil national, dont la présidence va revenir à Jean Leonetti, après le refus de Valérie Pécresse.

Après une matinée à huis-clos réservée au vote --bureau politique, commission nationale d'investiture, commission des recours--, M. Leonetti ouvrira les débats dans l'après-midi. Le président du Sénat Gérard Larcher doit également s'exprimer, avant un discours de clôture de Laurent Wauquiez. De "jeunes adhérents" sont également invités à s'exprimer, selon Mme Genevard.

La secrétaire générale adjointe aux fédérations Virginie Duby-Muller a pour sa part indiqué qu'elle et ses collègues se rendront dans l'ensemble des fédérations d'ici l'été, pour "prendre la température" dans la perspective des élections internes d'octobre.

Nouveauté, selon Mme Genevard: les listes électorales pour ces scrutins (présidents de fédérations, délégués de circonscriptions, conseiller nationaux) ne seront pas arrêtées au 30 juin mais à 30 jours du scrutin, pour "une plus large adhésion".

Quant au "cabinet fantôme" envisagé pour contrer le gouvernement d'Emmanuel Macron, "il y aura deux profils: des jeunes talents" et "des députés compétents sur un certain nombre de sujets techniques", a expliqué le 3e vice-président du parti Damien Abad, citant notamment les députés Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont.

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