LR : Laurent Wauquiez, pourquoi tant de "haine" ?

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Par Baptiste PACE - Paris (AFP)
Publié le 24 janvier 2018 - 15:32
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Alors que Les Républicains tiennent leur Conseil national samedi, Laurent Wauquiez va tenter de recoller les morceaux d'une droite éclatée depuis la présidentielle, un exercice compliqué par les nombreuses inimitiés que s'attire le nouveau président du parti.

Difficile de trouver un point d'accord au sein de LR, divisé comme rarement depuis la défaite de François Fillon à la présidentielle. Un point semble cependant faire relativement consensus: le nouveau président du parti, confortablement élu en décembre, est doté d'une personnalité clivante.

"Laurent Wauquiez est d'un niveau intellectuel et culturel extrêmement élevé. Mais il est face à un mur d'antipathie qu'il a lui-même savamment construit", résume un cadre du parti.

Membre de sa majorité en Auvergne-Rhône-Alpes, Philippe Langenieux-Villard en a même fait un livre dont le titre est sans équivoque: "Le Dangereux" (Ed. Philippe Rey).

Si "la nouvelle politique régionale n'[est] pas toute mauvaise, loin s'en faut", l'auteur dépeint "une gouvernance isolée, une manière de décider sans partage" et "une peur générale" dans les rangs. Et avertit de la "menace" de "voir accéder aux plus hautes fonctions de l'Etat un homme dangereux par son caractère, ses méthodes et, pire, son idéologie changeante".

Adepte d'une opposition franche à Emmanuel Macron, ce "petit président arrogant et capricieux", M. Wauquiez est même parvenu à s'attirer des critiques sur un angle d'attaque pourtant largement partagé dans la classe politique: la déconnexion supposée du chef de l’État vis-à-vis des territoires, reformulée en "haine de la province" par l'ancien maire du Puy-en-Velay.

"On ne peut pas nier cette image clivante" qu'il faut "casser", reconnaît un élu LR qui le soutient.

Dans son entourage, on ne s'inquiète guère des accusations de "courir après le FN" que M. Wauquiez récolte jusqu'au sein de la droite. Mais cette problématique d'image, "on ne la balaie pas d'un revers de main".

Le président de LR accuse d'ailleurs un certain recul dans les sondages. Selon l'institut Odoxa, il perd quatre points avec une cote d'adhésion de 15%. Avec 45%, il en perd même sept chez les "sympathisants de droite hors FN". M. Wauquiez perd également huit points avec 34% de bonnes opinions dans le baromètre Ifop-Fiducial, avec 64% de bonnes opinion à droite, FN compris.

- Travaux pratiques -

"La sanction, ce n'est pas les sondages, c'est l'élection". Or "Laurent n'en a jamais perdu aucune", fait valoir un de ses conseillers, pour qui "malgré les crispations ambiantes, Laurent est une des rares personnalité politiques dont le positionnement est identifié. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas. C'est un atout essentiel".

Relativement discret depuis son élection, M. Wauquiez passe cette semaine aux travaux pratiques. Il est jeudi soir l'invité de "L'Emission politique" de France 2 lors de laquelle il débattra avec le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

Mardi soir, quelques éclats de voix ont émaillé le bureau politique. Concurrents malheureux de l'élection interne, Florence Portelli et Maël de Calan reprochent à Laurent Wauquiez d'accorder une trop faible représentation de leurs proches au sein des instances en cours de renouvellement, le bureau politique comme la commission nationale d'investiture confiée au député Eric Ciotti.

Le nouveau bureau politique doit être entériné samedi lors du Conseil national, sorte du parlement du parti dont la présidence va être confiée à Jean Leonetti, issu du centrisme, après le refus de Valérie Pécresse.

La présidente d'Ile-de-France se démarque de son rival d'Auvergne-Rhône-Alpes, en vantant une "droite des solutions" face à la "droite des décibels". Mardi, elle a présenté son mouvement "Libres!" comme ayant vocation à "faire en sorte que tous les élus qui ont pris leurs distances ou qui doutent restent dans le giron des Républicains", après les exclusions des ministres Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu, le départ fracassant du président des Hauts-de-France Xavier Bertrand et le "recul" observé par Alain Juppé.

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