Migrants : Talamoni partage la position du pape sur "une répartition équitable"

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Par AFP - Ajaccio
Publié le 26 juin 2018 - 13:31
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Jean-Guy Talamoni lors d'un point presse le 12 mars 2018
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© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP/Archives
Jean-Guy Talamoni lors d'un point presse le 12 mars 2018
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Le président indépendantiste de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a appelé mardi à suivre la position du pape François pour une "répartition équitable" entre pays européens des migrants fuyant leurs pays, au moment où Emmanuel Macron est reçu au Vatican.

Concernant "l’accueil pérenne des migrants, la seule position logique, humaine et rationnelle (...) est celle exprimée par le pape François et que nous partageons pleinement : une répartition équitable doit-être opérée entre tous les pays européens", affirme l'élu indépendantiste dans un communiqué, indiquant que la Corse est prête à "prendre sa part".

Le président français Emmanuel Macron a été reçu mardi matin pour la première fois par le pape au Vatican, une rencontre centrée sur la question des migrants à l'heure où ce dossier déchire les Européens.

M. Talamoni s'était dit lundi soir sur France Inter "disposé à porter secours" aux 233 migrants recueillis sur le navire humanitaire Lifeline, que l'Italie refuse de laisser accoster et qui pourrait finalement débarquer à Malte, selon le porte-parole du gouvernement français.

Les nationalistes corses avaient déjà proposé début juin d'accueillir dans un port corse l'Aquarius affrété par l'ONG SOS Méditerranée avec 630 migrants à bord, Malte et l'Italie lui ayant refusé l'accès à leurs ports. Le bateau avait finalement accosté à Valence (Espagne) le 17 juin.

Qu'il s'agisse de l'Aquarius il y a quinze jours ou du Lifeline aujourd'hui, "devant une situation de détresse, la première attitude à avoir est de porter secours", affirme M. Talamoni. "Si cela passe par l'ouverture d’un port corse, nous ne pouvons qu’y être favorables", écrit-il mardi, assurant "que les institutions de la Corse n’ont pas vocation à avoir des positions différentes lorsque les problèmes sont identiques".

Défendant "une position éthique et politique" prise par des "responsables corses issus du suffrage universel", il a rappelé que "sur le plan juridique l’accord de l'administration d’Etat est nécessaire".

Après la proposition corse d'accueillir l'Aquarius, la préfète de Corse Josiane Chevalier avait rétorqué qu'une telle décision "appartenait à l'Etat français" et non à une collectivité territoriale. Contactée mardi par l'AFP, Mme Chevalier a indiqué n'avoir "rien de nouveau à ajouter".

M. Talamoni souligne, dans son communiqué, que "le 2 octobre 2015, l’Assemblée de Corse a voté à l’unanimité une délibération affirmant qu’elle était prête à prendre sa part, de façon organisée en amont" dans l'accueil des migrants par les différents pays européens. "En décembre 2015, l’Etat français décidait d’ignorer ce vote unanime et d’exclure la Corse du dispositif global, moyennant quoi il n’existe aujourd’hui aucune structure adéquate dans l’île", regrette-t-il, évoquant "les capacités d’accueil évidemment modestes" de l'île de Beauté.

Le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, interrogé par l'AFP, a dit mardi ne pas avoir de commentaires à faire, estimant que "les choses sont claires dans l'esprit de tout le monde, y compris de l'Etat".

Interrogé pour savoir si M. Talamoni empiétait sur ses prérogatives ou celles de l'Etat, M. Simeoni a estimé que le président de l'Assemblée de Corse "essaye d'occuper au maximum le rôle politico-médiatique qui est le sien. Je ne me situe pas dans une logique de concurrence avec lui et j'aurai l'occasion de parler quand je l'aurai décidé y compris sur la question du rapport à l'Etat".

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