Pascal Canfin, économiste écolo déjà passé par le Parlement européen

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Par Laure FILLON, Jean-Louis DE LA VAISSIERE - Paris (AFP)
Publié le 26 mars 2019 - 13:10
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Pascal Canfin, le 18 juin 2015 à l'Elysée, à Paris
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© THOMAS SAMSON / AFP/Archives
Pascal Canfin, le 18 juin 2015 à l'Elysée, à Paris
© THOMAS SAMSON / AFP/Archives

L'ex-ministre écologiste du Développement Pascal Canfin, numéro deux de la liste LREM aux élections européennes, va pouvoir retourner au parlement européen, où il a déjà exercé entre 2009 et 2012 et va mettre son expertise et ses réseaux au service du gouvernement Macron.

Réputé fin négociateur pour faire avancer ses dossiers, expert critique des questions financières, Pascal Canfin, 44 ans, est loin de l'image de l'écolo de terrain en jean et baskets. Il a davantage le profil de l'ancien élève de Sciences Po, ex-consultant, ex-journaliste économique de haut vol, homme de think tank.

Il se met dès le début de sa carrière au service de l'écologie: "A mes yeux, l'écologie est l'humanisme du XXIe siècle. Nous sommes à ce jour face à des enjeux de civilisation et de paix", a-t-il écrit.

Approché fin août 2018 pour remplacer Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique, il avait choisi de rester à la tête du WWF France, qu'il dirige depuis début 2016, jugeant sans doute que l'engagement du président Emmanuel Macron n'était pas suffisamment fort. Mais il était toutefois resté très en retrait du flot de critiques contre les mesures gouvernementales en matière écologique.

Ce fin politique à l'allure juvénile, yeux bleus, fines lunettes, a goûté une première fois à l'expérience gouvernementale quand, en 2012, alors chez Europe Ecologie Les Verts (EELV), il devient ministre délégué au Développement auprès du ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement Ayrault.

Moins de deux ans plus tard, lorsque Manuel Valls est nommé Premier ministre, il choisit de quitter le gouvernement.

Né le 22 août 1974 à Arras, où son père était conseiller municipal, Pascal Canfin étudie à l'IEP de Bordeaux. Il a travaillé comme journaliste de 2004 à 2009 au mensuel Alternatives économiques, revue spécialisée dans l'actualité sociale, économique et environnementale, classée à gauche.

"Pascal s'est très bien formé à l'économie", contrairement à des responsables politiques qui ont "un vernis de culture économique", avait salué Eva Joly, qu'il avait conseillée pendant la campagne présidentielle de 2012.

Il rejoint EELV en 2001. Huit ans plus tard, il se présente aux élections européennes.

- "Faire bouger les choses" -

Au Parlement, il comprend comment trouver les compromis permettant de faire avancer les dossiers qu'il défend, raconte Eva Joly.

"Il connaissait très bien les sujets et arrivait à avoir une vision stratégique et tactique, pas seulement technique", décrit la députée allemande écologiste Franziska Brantner.

A Bruxelles, Pascal Canfin découvre le poids du lobby de la finance, mais aussi l'absence de contrepoids.

Avec d'autres députés européens, il signe en 2010 un appel pour mettre sur pied une organisation capable d'apporter une contre-expertise sérieuse. L'année suivante naît l'ONG Finance Watch.

Lors de ses mandats de député européen de juin 2009 à mai 2012 et de mai à juillet 2014, Pascal Canfin négociera plusieurs textes sur la régulation des fonds spéculatifs ou l’encadrement des bonus des banques. Il est l'un des principaux acteurs de l’interdiction des produits financiers utilisés pour spéculer contre les Etats en 2011.

"Il a un côté entrepreneurial. Ce qui l'intéresse, c'est de faire bouger les choses", dit Benoît Lallemand, actuel secrétaire général de l'ONG.

"Il a des réseaux européens, une expérience et surtout est un grand spécialiste de la fiscalité écologique", résumait Daniel Cohn-Bendit.

Pascal Canfin est également l'auteur de plusieurs livres comme "C'est pollué près de chez vous : les scandales écologiques en France", "L'économie verte expliquée à ceux qui n'y croient pas", "Ce que les banques vous disent et pourquoi il ne faut presque jamais les croire".

Après un passage au ministère des Affaires étrangères, il était devenu conseiller pour le think tank américain World Resources Institute (WRI), et s'était impliqué dans la préparation de la COP 21 sur le climat.

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