Dissolution, assemblée constituante : les conseils de Le Pen et Mélenchon à Macron

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Par AFP - Paris
Publié le 06 février 2019 - 19:50
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Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, reçue par le président Emmanuel Macron à l'Elysée, le 6 février 2019 à Paris
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© PHILIPPE WOJAZER / POOL/AFP
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, reçue par le président Emmanuel Macron à l'Elysée, le 6 février 2019 à Paris
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Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont été successivement reçus par Emmanuel Macron à l'Élysée, mercredi, la première lui conseillant de dissoudre l'Assemblée nationale, le second affirmant que le président ne lui était "pas apparu totalement déterminé à organiser" un référendum.

"Je lui ai indiqué que la dissolution (de l'Assemblée) apparaissait comme le meilleur moyen pour que chacun puisse (...) débattre à nouveau, dans les conditions respectueuses de nos institutions, de la politique fiscale, de la politique sociale mais aussi de l'immigration, la souveraineté, la désertification de nos territoires...", a déclaré la présidente du Rassemblement national à l'issue d'un entretien de plus d'une heure à l'Élysée.

Pour cela, elle a indiqué avoir "conseillé" au président que les législatives se tiennent à "la proportionnelle intégrale, quitte à l'assortir d'une prime à la liste arrivée en tête", une revendication de longue date du RN.

Marine Le Pen a demandé à plusieurs reprises ces dernières semaines la dissolution pour sortir "par le haut" de la "crise politique" des "gilets jaunes".

Elle a précisé que l'entretien, "assez long", avait porté sur "la situation du pays, la souffrance, la crise de la représentativité, la crise sociale".

Le président "a écouté" mais "la question, qui est toujours la même, est de savoir s'il a entendu", a ajouté la présidente du RN, qui l'avait affronté au second tour de la présidentielle en 2017.

Interrogée sur la possibilité d'un référendum organisé le jour des élections européennes le 26 mai, Marine Le Pen a indiqué qu'il "semblerait que ça fasse partie des hypothèses". "Mais, a-t-elle ajouté, je n'ai pas eu le sentiment que c'était chez lui une certitude".

- "Assemblée constituante" -

A l'issue de près de deux heures d'entretien avec le président de la République, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a indiqué qu'Emmanuel Macron ne lui était "pas apparu totalement déterminé à organiser" un référendum.

"J'ai attiré son attention sur le fait qu'on ne met pas au référendum des questions à choix multiples, ça n'existe pas dans le droit constitutionnel français", "mieux vaudrait faire un référendum pour convoquer une assemblée constituante", a suggéré le député des Bouches-du-Rhône, en confiant ne pas penser "avoir convaincu" le président.

A propos d'une dissolution, "(cela) paraît plutôt comme une solution d'apaisement et de règlement des problèmes", a-t-il admis, en précisant que "c'est pas là-dessus qu'(il a) été consulté".

M. Mélenchon a en outre indiqué avoir "parlé d'Europe" avec le chef de l'État, dans le cadre "d'une discussion comme on peut en avoir sur la place de la France dans le monde sur plusieurs dossiers": "J'ai abordé celui du Venezuela et celui de quelques autres, de la Syrie", a-t-il encore souligné.

A propos du Venezuela, après la reconnaissance par la France de l'opposant Juan Guaido comme président par intérim, M. Mélenchon a estimé que "c'est pas une bonne chose de reconnaître un aventurier qui se proclame président de la République, comme l'a fait ce monsieur-là".

Il a ensuite fait une référence inattendue au mouvement des "gilets jaunes", qu'il soutient pourtant ardemment: "Si on fait ça, M. Drouet sera président de la République! Si on utilise des méthodes pareilles: une manif, et derrière, on change le pouvoir...", en visant Éric Drouet, une figure des "gilets jaunes", dont il avait pourtant fait l'éloge il y a quelques semaines.

"C'est pas la guerre civile dans ce pays, quoi! On parle!", a encore fait valoir le leader de La France Insoumise. "Il faut qu'on parle!"

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