Réforme constitutionnelle : Laurent veut l'arrêt des "discussions en catimini"
Le sénateur de Paris et patron des communistes, Pierre Laurent, a demandé jeudi l'arrêt des "discussions en catimini" que mène selon lui "le gouvernement et la droite du Sénat" sur la réforme constitutionnelle voulue par l'exécutif d'ici l'été 2018.
"Il faut arrêter les discussions en catimini qui, par exemple, se mènent dans le bureau de (Gérard) Larcher", le président LR du Sénat, a prévenu M. Laurent sur le plateau de "l'Epreuve de Vérité" AFP-Radio classique-Les Echos-Public Sénat.
"Ils sont en train de chercher un compromis - sans qu'il y ait aucune discussion publique - entre le gouvernement et la droite du Sénat", a-t-il précisé, réclamant de "mener ce débat au grand jour". "Il faut que tout le monde mette ses idées sur la table parce que si on veut changer la Constitution, c'est une question sérieuse que ne peuvent pas régler quelques personnes", a estimé le secrétaire national du PCF.
Au-delà, M. Laurent a expliqué que la réforme, "le chemin qu'elle prend nous inquiète parce qu'elle vise à vider encore le maillage démocratique au profit de la concentration, toujours, dans les hautes sphères de l'Etat, et je pense que c'est une vision archaïque au XXIe siècle".
La limitation à trois mandats dans le temps, la réduction du nombre de parlementaires mais aussi la suppression de la Cour de justice de la République figurent parmi les réformes annoncées par Emmanuel Macron pendant sa campagne.
Est-ce une attaque contre le Parlement ? "Oui. Aussi. (...) On veut réduire encore la discussion en séance publique, on veut passer de plus en plus de textes en commission, on veut nous faire travailler de plus en plus vite en étant moins nombreux", a énuméré Pierre Laurent.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, s'est dit le 7 novembre favorable à la réduction du nombre de parlementaires, que contestent les communistes. "Nous revenons au chiffre ante-François Mitterrand", a-t-il observé. L'Assemblée compte actuellement 577 députés et le Sénat 348 membres.
M. Laurent s'est en outre prononcé pour le départ de l'actuel secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, qui doit prendre la tête ce weekend du parti de la majorité, La République en marche.
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