Répression en Egypte : Paris affirme ne vendre des armes qu'à l'armée

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Par AFP - Paris
Publié le 18 octobre 2018 - 00:09
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La minitre des Armées, Florence Parly, le 2 octobre 2018 à Paris
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© Lionel BONAVENTURE / AFP/Archives
La minitre des Armées, Florence Parly, le 2 octobre 2018 à Paris
© Lionel BONAVENTURE / AFP/Archives

La France a affirmé mercredi ne vendre à l'Egypte que des armes destinées à ses forces armées et ne pouvoir être tenue pour responsable de leur utilisation par des forces de sécurité intérieures contre des civils.

"Il s'agit d'armements destinés aux forces armées, pas aux forces de sécurité", a déclaré la ministre des Armées Florence Parly lors d'une audition sur le budget 2019 devant la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat.

"Si l'Egypte a utilisé des matériels qui ont été exportés il y a longtemps, c'est-à-dire des véhicules qui étaient produits par Renault Trucks, contre ses populations civiles, ce n'est pas l'objectif qui était le nôtre", a-t-elle ajouté.

Amnesty International a accusé mardi la France de continuer de vendre à l’Égypte des équipements militaires malgré l'utilisation de blindés français de type Sherpa et MIDS pour tirer sur des manifestants entre 2012 et 2015.

La France risque de se voir accusée de "complicité dans la crise des droits humains que connaît actuellement l’Égypte", estime l'ONG.

"Nous ne faisons rien de contraire aux engagements qui ont été pris par la France, nous les respectons", a répliqué Florence Parly. "Ce que les ministres européens ont décidé en 2013, c'est de refuser de vendre à l'Egypte des armes qui pourraient être utilisées par les forces de sécurité intérieures pour assurer la répression des populations civiles".

Selon Amnesty, la France, ainsi que l'Allemagne, la Bulgarie, Chypre, l'Espagne, la Hongrie, l'Italie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni et la Slovaquie ignorent cette directive européenne.

"Ce qui est vrai, c'est que nous avons avec l'Egypte une relation de coopération, également une relation forte en termes d'exportation d'armements", a ajouté la ministre, en chiffrant ces ventes à 4 milliards d'euros ces dernières années.

Interrogée également sur l'opportunité de poursuivre les ventes d'armes à l'Arabie saoudite, très critiquée sur les questions de droits de l'homme, notamment après la disparition du journaliste dissident Jamal Khashoggi, Florence Parly a réitéré que ces exportations étaient "extrêmement encadrées" et souligné leur importance pour l'économie française.

"Ces ventes d'armes font l'objet d'une analyse au millimètre près (..) qui prend en compte des critères très nombreux parmi lesquels la nature des matériels exportés, le respect des droits de l'homme, la préservation de la paix et de la stabilité régionale", a-t-elle répondu.

"Elles concourent aussi à notre autonomie stratégique (..) De plus en plus, notre base industrielle et de défense a besoin de ces exportations d'armements", a-t-elle ajouté.

"On ne peut pas faire totalement abstraction de tout l'impact que tout ceci a sur nos industries de défense et nos emplois", a-elle souligné.

Des ONG internationales dont Amnesty dénoncent les ventes d'armement français à destination de l'Arabie saoudite et des Émirats, accusés de violer le droit humanitaire au Yémen où ils interviennent militairement depuis 2015.

Paris assure que les armes françaises vendues à ces deux pays ne sont pas utilisées contre les populations civiles dans le conflit yéménite.

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