Rien ne va plus entre Macron et son "prédécesseur", Hollande

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Par AFP
Publié le 17 octobre 2017 - 17:16
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Le nouvellement élu président Emmanuel Macron et son prédécesseur François Hollande lors de la passa
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Le nouvellement élu président Emmanuel Macron et son prédécesseur François Hollande lors de la passation de pouvoir à l'Elysée, le 14 mai 2017 à Paris
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Budget "insincère" contre politique "brutale": les couteaux sont tirés entre Emmanuel Macron et ses "prédécesseurs" socialistes, au premier chef François Hollande, qui n'hésitent plus à répliquer, y compris depuis l'étranger, aux mises en cause du chef de l'Etat.

C'est sur le terrain fiscal que la brouille s'envenime, au moment où s'engage à l'Assemblée l'examen du premier budget du quinquennat Macron.

Dimanche sur TF1, le chef de l'Etat a âprement défendu sa réforme de l'ISF, tentant de décoller cette étiquette de "président des riches" que lui attribue la gauche et brocardant les "jalousies" françaises envers les plus fortunés, ces "premiers de cordée".

M. Macron, qui a depuis son élection convié à dîner Nicolas Sarkozy mais pas François Hollande, a également critiqué à plusieurs reprises, sans jamais le nommer, la "présidence bavarde" et la politique fiscale de son "prédécesseur", dont la taxe à 75%.

La réplique ne s'est pas faite attendre. "Si dans un pays l'idée s'installe qu'il y a une fiscalité allégée pour les riches et alourdie pour les plus modestes ou les classes moyennes, alors c'est la capacité qu'il a à se mobiliser pour son avenir qui se trouve mise en cause", a lancé François Hollande depuis Séoul où il donnait une conférence.

Autre pique, cette fois devant les caméras de TF1, contre la suppression au cours de l'été de nombreux emplois aidés, "une politique brutale", un "coup porté aux associations" et "à des personnes qui étaient dans la perspective" d'un emploi, a asséné l'ancien locataire de l'Elysée.

Désormais collaborateur de François Hollande, l'ex-ministre des Finances, Michel Sapin a pris le relais, dénonçant dans une tribune au Monde un budget "à rebours de notre histoire", une "faute morale" qui "contredit les grands principes républicains de progressivité de l'impôt". Et l'ancien collègue de M. Macron à Bercy de dénoncer le "dédain vulgaire" et le "mépris hautain" de l'actuelle majorité et de son premier représentant à l'Elysée.

Piquée au vif, la députée LREM Aurore Bergé a dénoncé en François Hollande un "président qui s'exprime pour critiquer son pays depuis l'étranger", oubliant les "cyniques" et les "fainéants" fustigés par Emmanuel Macron depuis Athènes.

- 'Est-ce juste?' -

Qu'elle semble loin la passation de pouvoirs entre MM. Macron et Hollande, il y a tout juste cinq mois. Raccompagné jusqu'à sa voiture dans la cour de l'Elysée par son ex-collaborateur puis ministre de l’Économie, François Hollande avait alors lancé un "bon courage" à son successeur avant de quitter le palais.

Mais cette cordialité fut de courte durée. Au milieu du mois d'août, l'ex-président sortait de sa réserve pour critiquer les ordonnances à venir sur le droit du travail et exhorter M. Macron à ne "pas demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles". Réplique cinglante du président à son prédécesseur dans un entretien au Point: "Il serait étrange que l'impossibilité qui a été la sienne de défendre son bilan devant les Français puisse motiver une tentation, durant les années qui viennent, de le justifier devant les journalistes".

Les hostilités avaient débuté fin juin avec la charge d'Edouard Philippe contre le budget "insincère" laissé par l'équipe précédente. Une attaque qui avait suscité de nombreuses réactions des ex-locataires de Bercy M. Sapin et Christian Eckert et de proches de M. Hollande comme Stéphane Le Foll, auxquels s'est ajouté, ces derniers jours, Bernard Cazeneuve.

"Lorsque l'on décide, alors qu'on a expliqué il y a trois mois à peine que la situation des finances publiques était épouvantable, de mettre en place 4,5 milliards d'allègements d d'impôts sur les plus riches (...), est-ce juste ?", a ainsi fait mine de s'interroger l'ancien Premier ministre. Non sans insister sur la "loyauté" non "négociable" en politique dont l'ex-ministre Macron aurait manqué en concourant à l'Elysée au détriment de celui qui l'avait nommé.

"+L'insincérité+, c'était du pipeau", relevait récemment un ministre du précédent quinquennat estimant que François Hollande "a besoin de la considération des Français et donc de son successeur".

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