Manifestations : Mélenchon et la CGT remettent en cause le comptage des médias

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Par AFP - Paris
Publié le 28 mai 2018 - 18:05
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Le député des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale, le 16 mai 2018
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© Eric FEFERBERG / AFP
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, affirme que le traitement médiatique de la manifestation du 26 mai est "une honte sur le plan intellectuel", dénonçant notamment le décompte du nombre de participants par la société Occurrence.
© Eric FEFERBERG / AFP

Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et la CGT ont remis en cause lundi les comptages de manifestants effectués par Occurrence pour un collectif de médias, dont l'AFP, le syndicat estimant qu'il est "au moins 40% en-dessous de la réalité".

M. Mélenchon a affirmé sur son blog que le traitement médiatique de la manifestation du 26 mai était "une honte sur le plan intellectuel". Selon lui, "les +journalistes+ comparaient sans vergogne le chiffre des seuls manifestants parisiens à ceux de la marche nationale du 5 mai. Comme si les près de 200 autres manifestations n’existaient pas".

"Evidemment, les chiffres pris pour argent comptant sont ceux de l’agence macroniste de comptage désormais bien connue. Laquelle n’a pas hésité à rectifier en cours de route son pointage parisien sans que cela n’émeuve les robots en plateau qui psalmodiaient le mot convenu: +échec+", accuse-t-il.

Selon le comptage effectué par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias, dont l'AFP, la manifestation parisienne contre la politique d'Emmanuel Macron a rassemblé samedi 31.700 personnes, contre 80.000 selon la CGT.

Les représentants de LFI avaient été invités à assister à l'opération de comptage du 26 mai mais n'avaient pas donné suite.

Quant à la CGT, qui a assisté à un comptage d'Occurrence le 22 mai lors de la manifestation parisienne des fonctionnaires, elle a estimé dans un communiqué "au moins à 40% en-dessous de la réalité les chiffres de manifestants fournis".

Le syndicat a "constaté quelques zones +d'ombre+ dans la méthode" d'Occurrence, "certainement liées à un manque de connaissance des +pratiques manifestantes+". "Par exemple, le 22 mai, le comptage était placé en amont du départ de la manifestation, ce qui fait +quelques+ manifestants en moins", note-t-il. Ce jour-là, les équipes d'Occurrence étaient situées au niveau du 13 boulevard du Temple (3e arr.) soit plusieurs dizaines de mètres derrière le point de départ du carré de tête syndical.

"Quid des milliers de personnes qui bordent la manifestation tout au long du parcours sans jamais traverser le mécanisme de comptage ?" s'est aussi interrogée la CGT.

En revanche, contrairement à M. Mélenchon, le syndicat n'a "pas (mis) en doute" la "volonté d'indépendance" du cabinet "en matière de comptage des manifestants" - "même si Occurrence est une société d'organisation d'événements et de conseils pour des grandes entreprises" - et a admis que "le matériel utilisé semble fiable".

Du côté de LFI, Manuel Bompard, coordinateur des campagnes, a concédé lundi, lors d'une conférence de presse, "que la colère qui existe dans le pays ne se traduit pas automatiquement en mobilisation", estimant qu'il restait "encore du chemin à parcourir pour faire reculer le gouvernement".

"Deux initiatives sont prévues", a-t-il précisé : d'une part, "une réunion du cadre large mis en place pour le 26 mai va avoir lieu dans la semaine", d'autre part "une organisation syndicale a fait une proposition pour une journée de grève interprofessionnelle".

Le 23 mai, la commission exécutive de Force ouvrière, qui n'avait pas appelé à la manifestation du 26 mai, a proposé "aux autres organisations syndicales et de jeunesse de rechercher la plus grande unité possible pour créer dès à présent les conditions d’une action commune et d’un rapport de force interprofessionnel, y compris par la grève".

"La France Insoumise ne prétend pas se substituer aux organisations syndicales mais dans l'hypothèse où cette proposition aboutirait, elle la soutiendrait", a indiqué M. Bompard.

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