Affaire Benalla : l'ironie sévit sur les réseaux sociaux

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Par AFP - Paris
Publié le 23 juillet 2018 - 19:19
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Détournement d'images et tweets ironiques ont envahi les réseaux sociaux depuis le début de l'affaire Benalla
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© CHANDAN KHANNA / AFP/Archives
Détournement d'images et tweets ironiques ont envahi les réseaux sociaux depuis le début de l'affaire Benalla
© CHANDAN KHANNA / AFP/Archives

Détournement d'images et tweets ironiques ont envahi les réseaux sociaux depuis le début de l'affaire Benalla, ce collaborateur du président Macron filmé en train de malmener des manifestants qui a déclenché la plus grave crise du quinquennat.

Selon le chercheur Nicolas Vanderbiest, le volume de tweets déployé autour du "Benallagate" est "tout simplement gigantesque": 1,5 M de tweets a été échangé en moins d’une semaine. Sur la même durée, "à titre de comparaison, MeeToo, BalanceTonPorc et JeSuisCharlie sont inférieurs", souligne-t-il sur son blog.

Depuis les révélations du Monde mercredi, médias et internautes se sont lancés à la chasse aux photos de l'ancien garde du corps d'Emmanuel Macron.

"Les photographes de presse jouent à +Où est Charlie+ avec Benalla dans leurs disques durs de photos de manifs", a résumé le photojournaliste Louis Witter sur Twitter.

Rapidement, sont apparues des images d'Alexandre Benalla pendant la campagne présidentielle, caché derrière Emmanuel Macron pendant une séance de dédicaces, ou en vacances au ski ou à vélo auprès du président de la République et de son épouse...

Une omniprésence qui étonne. Car Benalla, aujourd'hui licencié, fut membre de services d'ordre, chauffeur de ministre, avant d'être nommé "chargé de mission" à l'Elysée, lieutenant-colonel de la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale.

Deux jours avant les révélations, il était aussi dans le car des Bleus, sur les Champs-Élysées.

Avec ces centaines d'images disponibles sur internet, l'image d'Alexandre Benalla emprunte le même chemin que celle de Jawad Bendaoud, parodié à l'envi sur les réseaux sociaux après avoir logé des auteurs des attentats de Paris en novembre 2015.

Tandis que certains internautes suggéraient son remplacement par le champion du monde de football Kylian Mbappé, plusieurs internautes ont aussi mis le garde du corps à l'affiche du film "Bodyguard".

Certains l'ont également imaginé à l'avant de la voiture de JF. Kennedy le jour de son assassinat, demandant au FBI la réouverture de l'enquête.

Le dessinateur Plantu a même exceptionnellement inséré sa photo dans son dessin lundi en Une du Monde.

Le "pot de départ" de la star du jour, un classique des réseaux sociaux, a également été organisé sur Facebook, suscitant l’intérêt de 7.000 personnes dès lundi après-midi.

- "Orange macronique" -

Sur Wikipédia, la page "Affaire Benalla", créée le vendredi 20 juillet, fait l'objet d'une intense activité, et était ce week-end la page la plus consultée de l'encyclopédie en français.

Les correcteurs du Monde ont de leur côté proposé sur leur compte twitter de "réviser" notre vocabulaire grâce à cette affaire: "sbire, séide, spadassin, satellite (vieilli dans ce sens), nervi, sicaire. On évitera +gorille+, par respect pour les pongidés", soulignaient-ils.

Dans l'hystérie ambiante, le député LR Eric Pauget a partagé un article qui assurait que Benalla avait les codes de l'arme nucléaire... mais qui était issu du site satirique Nordpresse.

Outre son omniprésence, c'est aussi la violence du garde du corps, visible sur plusieurs vidéos, qui retenait l'attention.

Dans un dessin titré "Orange macronique", en référence au film "Orange mécanique", le dessinateur Effet Rache représente Emmanuel Macron, Gérard Collomb, Edouard Philippe et Alexandre Benalla comme les voyous ultraviolents du film.

Le silence d'Emmanuel Macron sur l'affaire était également très remarqué.

"E. Macron, il lui a fallu 10 minutes pour tweeter sa vidéo face à un adolescent qui l'avait tutoyé, mais par contre depuis l'affaire Benalla on dirait qu'il a perdu le chargeur de son iPhone et le mot de passe de son compte", lançait Karim Boukercha dans un tweet partagé plus de 8.000 fois.

Lundi, l'audition de Gérard Collomb devant une commission de l'Assemblée nationale a déclenché une nouvelle vague de remarques grinçantes.

Plusieurs commentateurs ont proposé le prix de l'humour politique au ministre de l'Intérieur quand il a admis avoir parlé de l'affaire ce week-end avec Emmanuel Macron, mais "le moins possible".

"On pourrait en rire si ça ne prêtait pas à s'en désoler", a commenté l'ex-candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon. "Nous savons désormais que le ministre de l'Intérieur n'a ni bouche, ni yeux, ni oreilles", à l'image du symbole asiatique des trois singes de la sagesse.

"Si on gagne la Coupe du Monde mais qu'on perd la démocratie, ça s'annule?", se demandait @supermagadrivin sur Twitter.

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