Apprendre à nager à l'école : encore des progrès à faire

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Par Frédérique PRIS - Paris (AFP)
Publié le 12 juillet 2018 - 19:39
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L'école a réalisé de gros efforts pour apprendre aux élèves à nager mais il y a encore des progrès à faire
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© Martin BUREAU / AFP/Archives
L'école a réalisé de gros efforts pour apprendre aux élèves à nager mais il y a encore des progrès à faire
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L'école a réalisé ces dernières années de gros efforts pour apprendre aux élèves à nager mais il y a encore des progrès à accomplir: la noyade reste la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les enfants.

Selon les chiffres provisoires de l'agence sanitaire Santé publique France publiés jeudi, la France a enregistré 121 décès par noyades entre le 1er juin et le 5 juillet, soit en moyenne un peu plus de trois morts par jour.

Parmi ces décès, de nombreux enfants, dont trois frères et soeur de 9, 10 et 13 ans noyés dimanche dans un lac de Chalon-sur-Saône. Ils ne savaient "pas ou peu nager".

Les programmes comprennent depuis plusieurs années "un parcours cohérent du +savoir-nager+" de la grande section de maternelle à la fin du collège, explique Elisabeth Allain-Moreno, déléguée du syndicat SE-Unsa pour le sport scolaire et l'éducation physique et sportive (EPS).

Les enfants doivent tous passer deux évaluations: le test d'aisance aquatique, en fin de maternelle, CP ou CE1, puis "l'attestation scolaire savoir-nager", en CM1 ou CM2, voire en 6e pour les moins à l'aise.

A l'entrée au collège, les élèves qui n'ont pas l'attestation scolaire de savoir-nager suivent en général un apprentissage renforcé, indiquent les enseignants.

"Et c'est le cas de pas mal d'élèves", souligne François Lavie, président de l'association pour l'enseignement de l'EPS. Car les compétences du "savoir-nager" ne se résument pas à avancer dans l'eau avec une répétition des mouvements des jambes ou des bras, fait-il valoir.

"C'est bien plus que cela: il faut pouvoir aller sous l'eau, ramasser un objet au fond, passer sous une perche ou un tapis, être capable de réagir sans panique lorsqu'on a été poussé dans l'eau", ajoute le professeur d'EPS. "C'est aussi savoir faire face à un imprévu".

Les enseignements actuels visent à faire en sorte que "l'enfant ne panique pas", abonde Elisabeth Allain-Moreno.

- Bus et piscines -

Les élèves doivent donc tous avoir fréquenté la piscine lors de leur parcours scolaire. Ce qui est le cas à de rares exceptions près. Mais plusieurs obstacles rendent cette fréquentation moins suivie que souhaité.

Les bassins ne sont pas assez nombreux dans les académies les plus denses en élèves, comme Créteil et Versailles, ainsi que dans les zones littorales où la présence de la mer a rendu moins nécessaire, aux yeux des collectivités, la construction de piscines, indique la déléguée du SE-Unsa.

En zone rurale, il y a en général une piscine pour une communauté de communes, mais il faut alors prendre en compte le coût et la durée des trajets en bus. La séance de piscine occupe alors toute une demi-journée.

En école primaire peut se poser le problème du manque d'encadrants. Le maître ou la maîtresse doit obligatoirement être accompagné de parents volontaires agréés par l'Education nationale, et ces derniers viennent parfois à manquer.

Bref, les programmes précisent les objectifs à atteindre par cycle pour les enfants en piscine mais ne préconisent pas le nombre d'années à y consacrer. Et rares sont les élèves qui se rendent chaque année à la piscine avec l'école.

François Lavie souhaite donc un suivi plus méthodique des enfants repérés en fin de maternelle comme n'étant pas du tout à l'aise dans l'eau.

Pour Elisabeth Allain-Moreno, "il faut faire des efforts sur le financement, notamment des transports pour se rendre à la piscine, ainsi que sur la mise à disposition des bassins et de personnels aidant en primaire".

"L'éducation contribue certes à se prémunir de la noyade mais elle n'est pas une garantie". Ces accidents ont aussi d'autres causes, insiste-t-elle, citant le défaut de surveillance ou simplement la malchance.

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