Au Kumbh Mela, plus que des ablutions pour les transgenres d'Inde

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Par AFP - Allahabad
Publié le 16 janvier 2019 - 10:57
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Des fidèles transgenres s'immergent à la confluence des eaux du Gange et de la Yamuna, à Allahabad en Inde à l'occasion du festival Kumbh Mela, le 15 janvier 2019
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© CHANDAN KHANNA / AFP
Des fidèles transgenres s'immergent à la confluence des eaux du Gange et de la Yamuna, à Allahabad en Inde à l'occasion du festival Kumbh Mela, le 15 janvier 2019
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Pour Laxmi Narayan Tripathi, les ablutions dans les fleuves sacrés du nord de l'Inde ont pris une dimension particulière, marquant une nouvelle étape de son combat pour la reconnaissance des transgenres.

Elle et des dizaines d'autres transgenres (appelés "hijras" en Inde) de son organisation religieuse, le Kinnar Akahara, ont pour la première fois participé en tant que groupe constitué à ce pèlerinage à Allahabad (Uttar Pradesh). Lancé cette semaine, des dizaines de millions de personnes sont attendues au Kumbh Mela jusqu'à sa clôture en mars.

Habillés de safran et de saris rouges, les hijras se sont immergés mardi à la confluence des eaux du Gange et de la Yamuna à Allahabad (Uttar Pradesh), qui purifient des péchés selon la foi hindoue, au milieu de la foule d'ascètes et de dévots chantant des hymnes religieux.

"Pour nous, cette participation veut dire que la société nous accepte. Le créateur est en nous et lorsque nous mourons, nous retournons à lui. Nos portes sont ouvertes à tous", a déclaré Laxmi Narayan Tripathi à des journalistes la semaine dernière.

Estimée à deux millions de personnes dans cette nation d'Asie du Sud, la communauté des hijras évolue aux marges de la société. Nombre d'entre eux sont forcés de se prostituer, de mendier ou de vivre de petits boulots.

À travers les siècles, les hijras ont toutefois toujours occupé une place particulière dans la vie des Indiens, qui leur accordent un respect craintif. Il est par exemple fait appel à eux pour célébrer les naissances.

La Cour suprême d'Inde les a officiellement reconnus comme troisième genre dans un jugement historique en 2014. La même instance judiciaire a aussi dépénalisé l'homosexualité l'année dernière.

Le Kinnar Akahara que dirige Laxmi Narayan Tripathi, 40 ans, n'est pas reconnu par les autres groupes traditionnels et a participé au Kumbh Mela de son propre chef.

"Établir le Kinnar Akhara vise à montrer le bon chemin pour la prochaine génération et s'assurer qu'elle ne devra pas affronter la stigmatisation et la discrimination auxquelles nous avons été confrontées", a dit à l'AFP Pavitra Nimbhorker, un responsable du groupe.

Près de 100 millions d'hindous, selon les organisateurs, sont attendus pour ce Kumbh Mela qui se déroule jusqu'au 4 mars. Le festival est classé au patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco.

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