Au Mexique, les objets porte-bonheur des migrants de la caravane

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Par Jennifer GONZALEZ COVARRUBIAS - Juchitán de Zaragoza (Mexique) (AFP)
Publié le 03 novembre 2018 - 15:27
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"Nene", l'ours en peluche du migrant hondurien Byron Natividad Vanegas, le 24 octobre 2018 à Escuintla, au Mexique
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© Johan ORDONEZ / AFP
"Nene", l'ours en peluche du migrant hondurien Byron Natividad Vanegas, le 24 octobre 2018 à Escuintla, au Mexique
© Johan ORDONEZ / AFP

Les migrants centraméricains qui traversent le Mexique en route vers les Etats-Unis pour y demander l'asile parcourent une moyenne de 40 kilomètres par jour, avec des températures si élevées qu'ils transpirent à grosses gouttes toute la journée.

Outre de lourdes valises que certains doivent traîner, tellement ils sont fatigués, beaucoup portent sur les épaules leurs enfants. Pour tenir, ils s'accrochent à l'idée d'une vie meilleure et à quelques objets fétiches immortalisés par l'AFP:

- "Nene". C'est le nom de l'ours en peluche de Byron Natividad Vanegas, un travesti hondurien de 19 ans. Il ne s'en sépare jamais depuis que son père le lui a offert il y a quatre ans, peu avant de mourir dans un accident. "Il m'accompagne partout. C'est le seul souvenir qu'il me reste de lui", confie Byron, visage fin et longs cils. Il dit fuir son pays par peur d'être assassiné ou violé comme certains de ses amis.

- Ses baskets le remplissent de force, raconte Alberto Lopez, 21 ans, originaire de Yarumela, au Honduras. C'est un cadeau de son frère aîné, un sourd-muet de 27 ans qui a toujours été un second père pour lui et ses sept frères depuis la mort de leur papa.

"Je me sens très, très fier de mon frère", déclare Alberto, apprenti maçon qui était loin de manger tous les jours à sa faim dans son pays. Il fallait "tenir le coup". Son frère aîné est le seul qui a un travail stable dans un usine. "Un jour avant (de partir), je disais au revoir à ma famille et il m'a dit +courage!+", avant de lui offrir les baskets, sa seconde paire de chaussures.

- Pragmatique, le Hondurien Lucas Emanuel Aldana, 20 ans, porte une casquette verte équipée d'un petit ventilateur qui marche à l'énergie solaire.

"Je me sens de plus en plus heureux car nous sommes en train de gagner" en continuant à avancer vers la frontière américaine, raconte le jeune homme qui vient de pleurer un long moment en repensant à son père, assassiné par un gang. Lui-même, ses six frères et sa mère, sont restés "sans rien, sans maison".

Quand il dort, il garde près de lui sa casquette, achetée pour moins de 4 dollars dans l'Etat du Chiapas. "On m'a souvent dit +offre-la moi+, mais je ne peux pas, elle me rafraîchit, elle m'aide beaucoup".

- "Je m'en vais, je ne peux plus rester ici", c'est ainsi que Nery Edgardo Valenzuela, 19 ans, a dit au revoir à sa mère au Honduras, il y a un mois. Cette dernière lui a répondu en lui offrant une chaîne en acier inoxydable. "C'est un objet très précieux", lâche ce jeune homme qui a laissé sa fille au pays. Sans entrer dans les détails, ils dénonce les "menaces de mort" dont il faisait l'objet et les plaintes à la police restées sans suite.

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