Bac et brevet : rédiger sa copie en basque ou breton peut coûter cher

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Par AFP - Brest
Publié le 04 juillet 2018 - 17:23
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Rédiger toute sa copie ou une partie de celle-ci en basque ou en breton risque de coûter cher aux dizaines d'élèves qui ont fait ce choix lors de certaines épreuves du brevet et du bac: seuls les exercices composés en français seront en effet évalués.

"Cette année encore certains candidats ont composé en langue basque lors de l'épreuve de sciences" du brevet des collèges, regrette mercredi dans un communiqué le rectorat de l'académie de Bordeaux.

Ces copies ont été corrigées "en distinguant les parties d'exercices rédigées en basque qui, conformément à la réglementation, ne pouvaient pas bénéficier de points; et les parties appelant un type de réponse autre que rédigé (schémas, calculs, formules mathématiques…) lesquelles, si elles étaient correctes, ont pu obtenir des points", précise le rectorat.

Dans cette académie, la rédaction en langue régionale est autorisée pour les épreuves de mathématiques du brevet depuis 2012, mais pas en sciences.

Comme l'an dernier, les 179 élèves de 3e des collèges Piarres Larzabal, Xalbador, Manex Erdozaintzi Etxart et les élèves de la 3e Pro Bernat Etxepare ont rédigé leurs copies de sciences en basque. Mais cette année, le rectorat a donné des consignes pour que ces copies ne soient pas distribuées aux correcteurs bilingues pour être évaluées, selon la Fédération des écoles immersives en basque Seaska.

"Nous avons la conviction qu'une nouvelle politique linguistique est mise en place par Jean-Michel Blanquer (le ministre de l'Education, ndlr)", a regretté le directeur de Seaska Hur Gorostiaga, évoquant en outre une réduction de postes d'enseignants en euskera.

A l'appel de la fédération des écoles basques, une centaine de personnes, parents d'élèves et enseignants, ont manifesté mercredi matin devant le rectorat de Bordeaux, certains s'enchaînant symboliquement aux grilles du bâtiment. Seaska entend organiser un nouveau mouvement de protestation lors du passage du Tour de France le 28 juillet au Pays Basque.

- "Pas logique" -

Du côté de l'académie de Rennes, le son de cloche est le même, si ce n'est que quinze élèves de terminale sont aussi concernés: les parties rédigées en breton aux épreuves de sciences du brevet et de mathématiques du bac ne seront pas évaluées.

"L'évaluation prend en compte seulement les parties rédigées en français", a indiqué à l'AFP le rectorat de l'académie, sans préciser le nombre de candidats concernés.

Quinze élèves de terminale du lycée Diwan de Carhaix ont passé l'épreuve de mathématiques en breton, a assuré Loeiz Donal, directeur de l'établissement de 380 élèves. "Il y a des enseignants qui auraient pu corriger leurs copies, mais la consigne leur a été donnée de ne pas tenir compte des parties rédigées en breton", a-t-il estimé.

"Ca fait deux ans qu'on demande au rectorat l'autorisation de passer les maths en breton et qu'on nous la refuse", a regretté Ismaël Morvan, l'un de ces quinze lycéens. "Tout notre programme scolaire est en breton, ce n'est pas logique de ne pas pouvoir passer les épreuves en breton", a-t-il jugé, se disant "inquiet" pour l'obtention de son diplôme.

Entre 60 et 80 élèves de troisième ont quant à eux passé les épreuves de sciences du brevet en breton, selon le directeur du collège Diwan de Quimper Erwan Ar Berr, qui a précisé que douze venaient de son établissement.

Ils sont une trentaine du collège Diwan de Plésidy, dans les Côtes-d'Armor, à avoir fait de même, selon la directrice adjointe de l'établissement Gwenola Coïc.

Dans l'académie de Rennes, seules les épreuves d'histoire et de géographie du bac peuvent être passées en breton. Tandis qu'au brevet, toutes les épreuves peuvent être rédigées en breton, sauf celle de sciences.

Dans un courrier adressé mercredi au président Emmanuel Macron 28 parlementaires bretons plaident la cause de cette langue: "Le breton, au titre des langues de France, entend légitimement être soutenu davantage par l'Etat".

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