Confrontation autour d'un temple hindou : plus de 2.000 arrestations
La police indienne a arrêté ces derniers jours plus de 2.000 personnes qui ont empêché des femmes d'accéder au temple hindou d'Ayyappa à Sabarimala, dans l'Etat du Kerala (sud), en violation d'une décision de justice qui les autorisait pour la première fois à y pénétrer, a indiqué vendredi un responsable de la police.
"Nous avons arrêté 2.061 personnes conformément à plusieurs articles du code pénal indien, dont incitation à la violence communautaire, (infraction à) la loi sur les armes, et destruction de biens publics", a indiqué à l'AFP ce responsable de la police qui a requis l'anonymat.
Il a précisé que jusqu'à présent, 452 procédures avaient été engagées contre les suspects et qu'il fallait s'attendre à de nouvelles arrestations, des centaines d'autres suspects ayant été repérés.
La semaine dernière, des traditionalistes hindous, massés au pied de la colline au sommet de laquelle se dresse ce temple, ont empêché les femmes âgées entre 10 et 50 ans d'y accéder, malgré une forte présence des forces de l'ordre. Certains manifestants ont brisé les vitres des voitures et des échauffourées ont opposé protestataires et forces de l'ordre. Des policiers armés ont tenté d'escorter des femmes jusqu'au sanctuaire mais aucune n'a pu y accéder.
Mercredi, la police a commencé à procéder à une vague d'arrestations.
Fin septembre, la Cour suprême avait révoqué l'interdiction faire aux femmes en âge d'avoir leurs règles de pénétrer dans ce sanctuaire.
Le temple, qui n'est ouvert que périodiquement, a refermé ses portes lundi jusqu'à novembre. La semaine prochaine, le temple ouvrira pour une journée de rituels avant un festival de deux mois à partir de la deuxième semaine de novembre.
Les femmes indiennes peuvent accéder à la plupart des temples hindous mais certains leur sont encore fermés, malgré une intensification des campagnes pour obtenir la levée de telles restrictions ces dernières années.
En 2016, des centaines de femmes avaient obtenu la révocation d'une interdiction identique dans le temple Shani Shingnapur au Maharashtra (centre). La même année, un tribunal avait également autorisé aux femmes l'accès au sanctuaire du mausolée et de la mosquée Haji Ali Dargah à Bombay.
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