De drôles de MacGyver au concours Lépine

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Par Laure BRUMONT - Paris (AFP)
Publié le 04 mai 2018 - 15:25
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College students and their teachers pose next to the prototype of their invention "Gestual Move", a system of manual control of wheelchair for tetraplegic people, during the 2018 Concours Lepine (Lepi
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© GERARD JULIEN / AFP
© GERARD JULIEN / AFP

"Je suis un inventeur dans l'âme, j'ai toujours été bricoleur, j'ai plein d'autres idées dans ma tête": Jean-Baptiste Cortet, concepteur d'un porte-ballon rencontré dans les allées du 117e concours Lépine, est sûr que son invention va "cartonner".

Ce caméraman concourt pour la première fois avec ce produit baptisé "Celuka", dont il a déposé le brevet auprès de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) comme tout candidat. Il est fier de dire qu'il "est allé au bout de ses rêves".

C'est en roulant à vélo qu'il a imaginé l'objet, fait de deux sangles et d'une boucle et pouvant s'accrocher au guidon, avant de le concevoir à l'été 2015 sur sa machine à coudre. Depuis, ce quinquagénaire cherche des partenaires pour le commercialiser: "je suis convaincu que ça peut cartonner", affirme-t-il à l'AFP.

Des inventeurs comme lui, il y en a des centaines dans les allées de la Foire de Paris.

Arrivés avec un simple prototype, quelques exemplaires ou même parfois un modèle déjà prêt à la commercialisation, ils espèrent que l'événement les aidera à percer, voire à se développer au point de vivre de leur invention. Comme avant eux les heureux concepteurs d'objets au départ considérés comme révolutionnaires avant de devenir indispensables: stylo à bille, presse-purée, fer à repasser vapeur ou lentilles de contact.

Organisé chaque année depuis 1901, à l'initiative du préfet de police Louis Lépine, le concours est une étape-clef dans la vie d'un inventeur. "Il met en lumière ceux qui sont dans l'ombre", explique à l'AFP son président, Gérard Dorey.

- Inventeurs en série -

Cette année, 583 inventions sont en lice pour le plus prestigieux prix, celui du président de la République, qui sera remis lundi soir.

Les profils des candidats varient, selon M. Dorey: il y a "ceux qui inventent un objet qui leur rend la vie plus facile", ceux qui "souhaitent aider un proche dans la difficulté" et enfin, ceux qui sont des "serial inventeurs", des inventeurs en série comme le Niçois Raoul Parienti, 150 brevets à son actif!

Pour être inventeur, il faut de "la curiosité, de la pugnacité, et conserver un esprit jeune", estime René-Georges Lavergne, président du jury depuis 2004 et ingénieur à la retraite.

Parmi eux, un tiers de femmes et de plus en plus de jeunes, notamment dans l'univers connecté.

Ainsi ces lycéens de Bourges venus présenter "Gestual Move", un système de commande de fauteuil roulant utilisable avec le menton ou les mains, afin d'aider l'un de leurs camarades de classe handicapé.

"D'un projet scolaire au départ, notre invention a pris de l'ampleur", confie à l'AFP Thomas, 15 ans, qui fait la démonstration tel un pro.

Isabelle Millasseau, une hôtesse de l'air, a quant à elle conçu "Footup", un repose-pied pour enfant assis sur un siège-auto.

Doriane Mallet a inventé une "barrière à sucettes", qui empêche la tétine ou le doudou de tomber du lit à barreaux.

Et l'architecte d'intérieur Nicolas Véger a imaginé une solution dans l'air du temps: sa "Very Good Box" est un meuble compact et design regroupant chambre, cuisine, dressing, bureau et salle de bain sur 6,30 m2.

- "savoir lâcher une licence" -

"Parfois, il faut calmer leur enthousiasme", tempère M. Lavergne: "le problème de l'inventeur, c'est quand décrocher" sur l'aspect industrialisation et commercialisation, car "ce n'est plus son métier".

Si les "pros savent à quel moment il faut lâcher une licence, d'autres vont à la ruine pour aller au bout de leur idée", raconte-t-il. Et puis de bonnes inventions sont parfois "bloquées" par de grands groupes industriels ou "parce que ce n'est pas l'heure".

Des problèmes que ne devrait pas rencontrer le "MediPack" de Samuel Mercier, infirmier urgentiste aux Pompiers de Paris: cette station de travail médicale extra-hospitalière, mise au point en six ans d'expérimentation, a déjà été repérée par le service de Santé des Armées et plusieurs CHU en Europe.

Admiratif, un visiteur lui glisse: "vous êtes le MacGyver du soin !"

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