Des centaines d'avocats mobilisés contre la réforme de la carte judiciaire

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 14 décembre 2017 - 17:39
Image
De nombreux barreaux étaient mobilisés jeudi pour dénoncer le silence du ministère de la Justice au
Crédits
© LOIC VENANCE / AFP/Archives
De nombreux barreaux étaient mobilisés jeudi pour dénoncer le silence du ministère de la Justice au sujet de la réforme de la carte judiciaire
© LOIC VENANCE / AFP/Archives

De nombreux barreaux du Sud-Ouest ainsi que les avocats savoyards étaient mobilisés jeudi, de la grève à la simple lecture d'une motion, pour dénoncer le silence du ministère de la Justice au sujet de la réforme de la carte judiciaire, inquiets notamment pour l'avenir de certaines cours d'appel.

"Nous sommes en grève aujourd'hui (jeudi) de toutes les audiences. Une motion sera lue en début d'audiences pour expliquer pourquoi le barreau fait grève", a expliqué à l'AFP Marie-Hélène Thizy, membre du conseil de l'ordre à Agen. Dans ce barreau, aucun avocat commis d'office ne sera désigné par le bâtonnier durant cette "journée de solidarité".

"Nous, on tient à notre cour d'appel", où plus de 100 avocats travaillent, a précisé cette avocate. Une lettre ouverte au Premier ministre Edouard Philippe, en déplacement jeudi dans le Lot voisin, a été publiée jeudi dans la presse locale.

Dans d'autres barreaux, comme à Bergerac (Dordogne) ou à Bordeaux qui demande aux autorités "d’être informé sans délai sur le contenu précis de la réforme de la territorialité envisagée", une motion était également lue en début d'audiences mais aucune grève prévue.

La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, "nous dit que le maillage reste intact, qu'il n'y aura aucune suppression. Mais des cartes circulent, de fausses rumeurs partent. Alors nous, on réagit", a déclaré Me Pierre Châtel, président de la Conférence régionale des bâtonniers du Grand Sud-Ouest.

La journée "de solidarité autour de la défense du principe de territorialité est laissée à l'appréciation de chaque ordre" par cette organisation, qui regroupe 36 barreaux, des Sables-d'Olonne (Vendée) à Béziers (Hérault) où un rassemblement était prévu.

A Chambéry, entre 250 et 300 avocats de Savoie et Haute-Savoie se sont également retrouvés pour défendre la cour d'appel. "Le contexte géographique est important : quand on habite en haut de nos montagnes et si l'on doit à l'avenir se rendre à Lyon ou Grenoble, le coût et la difficulté de la défense va pousser des citoyens à abandonner la défense de leurs droits", a déclaré le bâtonnier Catherine Anxionnaz, entourée par des représentants des 15 barreaux de Rhône-Alpes.

Profitant de la venue du Défenseur des droits dans leur tribunal, les avocats savoyards ont interpellé Jacques Toubon, qui a "dit qu'il porterait à la Garde de Sceaux" leurs inquiétudes.

A Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), les avocats, craignant pour l'avenir du tribunal de grande instance, ont délaissé les audiences. Leurs voisins du barreau de Pau, inquiets pour leur cour d'appel, sont en grève depuis le 28 novembre, ce qui se traduit par une réduction d'activité de 50% à 75%. Quant à la trentaine d'avocats de Tulle, en Corrèze, ils se sont mis en grève pour 48 heures.

Il n'y avait en revanche aucune mobilisation à Montpellier ou Mende, mais un rassemblement était prévu à Béziers.

La Cour des comptes avait appelé en 2015 à "poursuivre la réforme de la carte judiciaire" entamée par l'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati et qui s'était traduite par des suppressions massives de tribunaux. La Cour avait en particulier recommandé que "les ressorts de cour d’appel coïncident avec le périmètre d’une région".

Il y a aujourd'hui 30 cours d'appel en France métropolitaine, alors qu'il ne reste plus que douze régions et la collectivité territoriale à statut particulier de Corse.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.