En Allemagne, le négationnisme ne relève pas de la liberté d'expression
Le fait de nier le génocide des juifs par les nazis ne relève pas de la liberté d'expression, a confirmé vendredi la justice allemande, donnant tort à une figure de proue du négationnisme allemand.
La négation du génocide des juifs par le régime national-socialiste, sujet particulièrement sensible en Allemagne où il est interdit et passible de cinq ans de prison, "dépasse les limites de la sérénité des débats publics et constitue un trouble à la paix publique", indique dans un communiqué le Tribunal constitutionnel allemand.
"La propagation, en connaissance de cause, d'allégations dont la fausseté est établie ne peut pas constituer une contribution à la liberté d'expression et n'est de ce fait pas couvert par la liberté d'expression", insiste encore la juridiction.
Le tribunal constitutionnel avait été saisi par Ursula Haverbeck, 89 ans, figure de proue du négationnisme allemand. Surnommé par la presse "mamie nazie", celle qui se présente comme une représentante du "révisionnisme historique" a été condamnée à plusieurs reprises pour avoir nié l'Holocauste.
Sa dernière condamnation remonte à octobre 2017 quand elle avait écopé de six mois de prison ferme pour avoir publiquement déclaré dans un restaurant de Berlin que le génocide des juifs par les nazis n'avait jamais existé et qu'il n'y avait jamais eu de chambres à gaz à Auschwitz.
Arguant que ces propos relevaient de sa liberté d'expression, Ursula Haverbeck avait ensuite saisi le Tribunal constitutionnel allemand.
Mais pour la juridiction, "une condamnation pour avoir nié (l'Holocauste) est fondamentalement compatible avec" l'article de la Constitution allemande qui régit la liberté d'expression dans le pays.
Selon les travaux des historiens les plus sérieux, quelque 1,1 million de personnes, dont un million de juifs, ont péri entre 1940 et 1945 dans le seul camp d'Auschwitz-Birkenau.
Au total, six millions de juifs ont été exterminés par le régime nazi (1933-1945).
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