Face au risque de sècheresse, le Maroc prie pour la pluie

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Par AFP
Publié le 24 novembre 2017 - 19:16
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Des enfants marocains en tête d'un cortège à Salé lors des prières pour la pluie, le 24 novembre 201
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© FADEL SENNA / AFP
Des enfants marocains en tête d'un cortège à Salé lors des prières pour la pluie, le 24 novembre 2017
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"Nous implorons la miséricorde de Dieu", murmure Hassan: en longue tunique blanche, comme ses camarades, cet élève d'une école coranique participe avec ferveur à la prière de la pluie pour conjurer la sècheresse au Maroc.

Alors que les pluies tardent dans ce pays très dépendant de son agriculture, le roi Mohammed VI, en sa qualité de "commandeur des croyants", a ordonné d'accomplir des "prières rogatoires" vendredi dans l'ensemble des mosquées du royaume.

En cette journée ensoleillée, des fidèles affluent sur la place centrale de l'ancienne cité corsaire de Salé, près de Rabat, pour perpétuer cette vieille tradition, dernier recours quand les précipitations se font rares.

Des élèves de la madrasa (école coranique) de Salé se dressent en première ligne de la procession, portant des tablettes de bois où sont inscrits des versets coraniques. Des responsables religieux et politiques de la ville, tous vêtus de djellabas, se regroupent derrière eux.

"Les gens prient pour demander la miséricorde et le pardon de Dieu. Le Prophète et ses compagnons priaient à chaque fois que la pluie se faisait rare", souffle Mohammed Boutarbouch, président des Oulémas (savants musulmans) de Salé.

Le cortège se dirige vers la Grande mosquée de Salé, édifice presque millénaire de cette ville considérée comme un haut-lieu de la vie religieuse du pays. Les croyants récitent à l'unisson des versets coraniques, implorant Dieu de "répandre ses bienfaits", car "c’est lui qui fait tomber la pluie".

Des femmes assistent à la scène depuis leurs balcons, filment le cortèges ou lèvent les mains vers le ciel, donnant écho aux prières de la foule.

- 'Cœur pur' -

"Nous sommes venus perpétuer cette sunna (paroles et actes du prophète Mahomet) et demander l'aide de Dieu", lance le jeune Hassan, sous le regard vigilent de son enseignant, un homme âgé à la barbe blanche.

Les fidèles arrivent devant la Grande mosquée qui jouxte la Zaouia Tijaniya, un édifice religieux musulman dans cette médina qui donne d'un côté sur l'Atlantique et de l'autre sur le fleuve du Bouregreg.

"Je suis honoré d'avoir été choisi pour diriger Salat Al Istisqaâ à la Grande mosquée de Salé", s'enorgueillit Badr Mohieddine, un imam rattaché au ministère des Affaires islamiques, en faisant référence aux prières pour la pluie.

"Nous prions pour que Dieu mette fin à nos chagrins. Il ne déçoit jamais ceux qui ont le cœur pur", affirme cet homme affable, tarbouche rouge sur la tête.

Durant la prière, certains n'arrivent pas à retenir leurs larmes, d'autres regardent vers le ciel comme pour implorer la clémence de Dieu, alors que le risque de sécheresse suscite une grande inquiétude au Maroc.

De l'autre côté de la rive du Bouregreg, sur les hauteurs de Rabat, des prières rogatoires étaient accomplies à la mosquée Hassan, en présence du prince héritier Moulay El Hassan, qui, du haut de ses 14 ans, préside de plus en plus de cérémonies officielles au royaume.

Depuis la fin de l'été, le Maroc enregistre un sévère déficit pluviométrique qui risque d'affecter fortement le secteur agricole.

L'agriculture fait vivre près de 40% de la population du royaume et reste de loin le premier contributeur au Produit intérieur brut.

Vu l'enjeu, les prévisions météorologiques sont désormais un des grands sujets de conversation dans le pays, dans les cafés comme dans les plus hauts cercles économiques.

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