Fait inédit au Japon, une juge de la Cour suprême va utiliser son nom de jeune fille

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Par AFP - Tokyo
Publié le 12 janvier 2018 - 09:16
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Pour la première fois au Japon, une juge de la Cour suprême a annoncé cette semaine qu'elle statuerait sous son nom de jeune fille, une petite avancée dans un pays critiqué pour les inégalités persist
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© TIMOTHY A. CLARY / AFP/Archives
Pour la première fois au Japon, une juge de la Cour suprême a annoncé cette semaine qu'elle statuerait sous son nom de jeune fille, une petite avancée dans un pays critiqué pour le
© TIMOTHY A. CLARY / AFP/Archives

Pour la première fois au Japon, une juge de la Cour suprême a annoncé cette semaine qu'elle statuerait sous son nom de jeune fille, une petite avancée dans un pays critiqué pour les inégalités persistantes entre hommes et femmes.

Dans l'archipel, les couples mariés ont l'obligation de porter le même nom, en vertu d'une loi du 19e siècle confirmée par la justice fin 2015, malgré les critiques de militantes féministes qui la jugent sexiste et archaïque.

Un porte-parole a confirmé l'information à l'AFP après que Yuko Miyazaki, 66 ans, se fut exprimée dans les médias locaux.

"Il est tout naturel pour moi de continuer à utiliser le nom dont j'usais quand j'étais avocate", a-t-elle déclaré, jugeant important d'avoir cette "possibilité".

La Cour suprême autorise depuis peu ses membres à utiliser leur nom d'avant mariage mais Mme Miyazaki, seulement la sixième femme à être nommée dans l'histoire de l'institution, est la première à exercer ce droit.

La magistrate a expliqué s'être orientée vers cette carrière, déjà en quête de souci d'égalité. Son père lui avait dit que "dans un tribunal, il n'y a pas de différence entre un homme et une femme".

Diplômée de l'Université de Tokyo en 1976 et de Harvard en 1984, Yuko Miyazaki a acquis une renommée mondiale en tant que spécialiste des questions de droit fiscal et droit des sociétés.

Le Japon s'est classé dernier des pays du G7 dans le dernier rapport du Forum économique mondial sur les inégalités hommes-femmes, en raison de la faible présence de la gent féminine dans les cercles économiques et politiques.

En décembre 2015, la Cour suprême avait estimé que la loi relative aux noms de famille "ne violait pas la Constitution", arguant qu'elle "ne portait pas atteinte à la dignité individuelle et à l'égalité entre hommes et femmes".

Mardi, une nouvelle plainte a été déposée contre cette règle, qui renvoie à l'ancienne organisation féodale de la famille au Japon, par laquelle les femmes et enfants étaient sous l'entier contrôle du chef de famille.

Ce système familial a été aboli en 1948 dans le cadre de réformes d'après-guerre plus larges, mais la loi sur le nom a perduré. Même si en théorie les hommes peuvent adopter le patronyme de leur épouse, 96% des femmes changent de nom pour celui de leur mari.

Récemment, les mentalités ont toutefois semblé évoluer: en septembre dernier, le gouvernement a ainsi autorisé les fonctionnaires à garder leur nom de famille.

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