"Femmes mulets" : bousculade à la frontière, mort de deux porteuses

Auteur:
 
Par AFP - Rabat
Publié le 15 janvier 2018 - 12:45
Image
des femmes marocaines porteuses de marchandises à la frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Ceuta le 20 septembre 2017
Crédits
© FADEL SENNA / AFP/Archives
des femmes marocaines porteuses de marchandises à la frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Ceuta le 20 septembre 2017
© FADEL SENNA / AFP/Archives

Deux femmes porteuses de marchandises, surnommées localement "femmes-mulets", sont mortes lundi matin, après une bousculade survenue à la frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Ceuta, a-t-on appris de sources concordantes.

La bousculade a eu lieu au poste-frontière "Tarajal II", réservé aux passeurs piétons, entre la ville marocaine de Fnideq et la cité espagnole de Ceuta, a indiqué à l'AFP Mohamed Benaïssa, président de l'Observatoire du nord des droits de l'Homme.

Les deux Marocaines, Ilham et Souad, âgées d'une quarantaine d'années chacune, étaient originaires de Fnideq, selon M. Benaïssa.

Elles s'apprêtaient à traverser la frontière pour y ramener de la marchandise sur leur dos.

"Une enquête a été ouverte par les autorités compétentes sous la supervision du parquet", selon un communiqué des autorités locales qui ne donne aucun détail sur la bousculade ni sur les circonstances de la mort des deux porteuses.

En 2017, au moins quatre porteuses sont mortes, piétinées dans des bousculades sur ce poste-frontière entre Fnidq et l'enclave espagnole qui jouit d'un statut de "port franc".

Des ONG marocaines et espagnoles dénoncent régulièrement la "situation humiliante et dégradante" de ces femmes qui travaillent au péril de leur vie.

Au Maroc, on les appelle les "hamalates" (porteuses), de l'autre côté de la frontière les "mujeres mulas" (femmes-mulets), en raison des colis, parfois plus lourds qu'elles, qu'elles transportent, harnachées comme des bêtes de somme.

Elles seraient 15.000 à exercer ce travail et passent la frontière à tour de rôle. Les autorités de Ceuta avaient fixé début 2017 le quota quotidien de transit à 4.000 porteurs.

Ces "femmes mulets" alimentent un commerce frontalier structuré et prospère, qui enrichit des contrebandiers locaux.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.