Football américain : respectez l'hymne ou restez dans les vestiaires, décide la NFL

Auteur:
 
Par AFP - Los Angeles
Publié le 23 mai 2018 - 22:39
Mis à jour le 24 mai 2018 - 03:46
Image
Les joueurs de San Francisco Eric Reid, Colin Kaepernick et Eli Harold, genou à terre, lors de l'hymne américain avant un match contre la Nouvelle-Orléans, le 6 novembre 2016 à Santa Clara, en Califor
Crédits
© BRIAN BAHR / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
Les joueurs de San Francisco Eric Reid, Colin Kaepernick et Eli Harold, genou à terre, lors de l'hymne américain avant un match contre la Nouvelle-Orléans, le 6 novembre 2016 à San
© BRIAN BAHR / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

La Ligue nationale de football américain (NFL) a réagi mercredi au mouvement de boycott de l'hymne américain qui a empoisonné sa saison 2017 en obligeant les joueurs à rester debout pendant l'hymne, tout en permettant aux protestataires de rester dans les vestiaires.

"Tous les joueurs et membres de l'encadrement doivent rester debout et montrer du respect à l'égard du drapeau et de l'hymne" américains, a décidé la NFL à l'issue de la réunion de printemps des propriétaires d'équipes à Atlanta (Géorgie).

"Une équipe sera pénalisée si un membre de son personnel présent sur le terrain ne reste pas debout et ne respecte pas le drapeau et l'hymne", a ajouté la NFL, sans préciser ce qui sera considéré comme un manque de respect.

Il reviendra "à chaque équipe de sanctionner les joueurs" qui ne respectent pas le nouveau règlement en la matière, a ajouté la NFL.

Ces mesures, adoptées à l'unanimité par les 32 propriétaires d'équipes, sont destinées à empêcher la crise de l'automne dernier de se répéter, quand des centaines de joueurs, pour protester contre les tensions raciales aux Etats-Unis et les violences policières contre la communauté noire, posaient un genou à terre, tête baissée, restaient assis ou levaient le poing pendant "The Star-Spangled Banner", l'hymne national.

Lancé en 2016 par Colin Kaepernick, à l'époque quarterback de San Francisco, le mouvement avait provoqué la colère de Donald Trump.

Le président américain avait estimé qu'il s'agissait d'un comportement anti-patriotique et avait insulté les joueurs qui participaient au mouvement, les qualifiant de "fils de pute".

- "Une victoire pour Trump" -

Le milliardaire avait également recommandé aux propriétaires d'équipes de les licencier, sans être entendus sur ce dernier point.

Il a salué mercredi la décision de la NFL, en retweetant son vice-président qui mentionnait un article sur le sujet avec le mot-clé #Winning (gagnant).

"Les décisions de ce jour sont une victoire pour les supporters, pour le président (Trump) et pour l'Amérique. Les Américains peuvent à nouveau se rassembler autour ce qui les unit, notre drapeau, notre armée et notre hymne", a réagi dans un autre tweet le vice-président, Mike Pence.

La NFL assure avoir pris en compte la position des joueurs qui ont participé à ce mouvement.

"Le protocole des matches sera révisé et l'obligation pour tous les joueurs d'être sur le terrain pour l'hymne sera retirée. Ceux qui choisissent de ne pas rester debout pendant l'hymne, pourront rester dans les vestiaires ou dans un autre endroit hors du terrain jusqu'à ce l'hymne soit joué", a indiqué la NFL.

Le grand patron de la NFL, Roger Goodell, a tenu à défendre les protestataires: "C'est malheureux que ce mouvement de protestation sur le terrain a créé la fausse perception parmi beaucoup de gens que des milliers de joueurs NFL n'étaient pas patriotes", a-t-il regretté.

- "Tout le monde est perdant" -

Le propriétaire des Pittsburgh Steelers, Art Rooney III, a expliqué que ces mesures avaient été prises "en prenant en compte les différents points de vue, y compris celui des supporters": "C'est une tentative de respecter le point de vue de tout le monde, le mieux possible", a-t-il insisté.

Sans surprise, l'association des joueurs de NFL (NFLPA) a fait part de son mécontentement, regrettant de ne pas avoir été consultée et que le nouveau texte est en contradiction avec les discussions menées précédemment avec les dirigeants de la NFL.

Elle a aussitôt prévenu qu'elle allait "étudier cette nouvelle politique et s'attaquer à toute disposition qui serait en contradiction avec la convention collective".

Malcom Jenkins, joueur du champion en titre Philadelphie, a estimé que "tout le monde (était) perdant": "Ce qu'ont fait les propriétaires d'équipes, c'est contrarier notre droit constitutionnel à s'exprimer (...) cela ne va pas me faire taire et arrêter de me battre", a-t-il prévenu.

La polémique n'est pas prête de s'éteindre: l'instigateur du mouvement de boycott, Colin Kaepernick, est sans équipe depuis 2016 et a lancé une procédure en justice contre la NFL où il accuse les propriétaires d'équipes de s'être entendu entre eux pour ne pas le recruter, afin de le sanctionner.

Son ancien coéquipier Eric Reid, très impliqué dans le mouvement et lui-aussi sans équipe, a attaqué début mai à son tour la NFL en justice.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.