Grèce : des réfugiés syriens dénoncent les lenteurs du regroupement familial
Une dizaine de réfugiés syriens en grève de la faim ont manifesté jeudi devant le parlement à Athènes pour protester contre les retards dans l'obtention d'un regroupement familial en Allemagne, également dénoncés par le maire de la capitale.
Dans un communiqué, la municipalité, dirigée par Georges Kaminis de l'opposition de centre-gauche a imputé cette protestation, en plein centre-ville, à des décisions "erronées" du gouvernement poussant les réfugiés au désespoir.
Soutenue par des militants pro-réfugiés, l'action, entamée mercredi, vise à dénoncer la lenteur des regroupements familiaux de réfugiés entre la Grèce et l'Allemagne, un accord informel en ce sens ayant été révélé en mai par la presse grecque et dénoncé par la gauche allemande.
"Certains d'entre nous sont là depuis deux ans (...) nous voulons savoir pourquoi nous sommes cloués ici alors qu'on dit à nos proches en Allemagne que tout est réglé", a témoigné auprès des journalistes un père de famille syrien, Fuad.
Ses compagnons, sept hommes et sept femmes au total, ont chacun installé un panneau devant les tentes qu'ils ont plantées en face du Parlement: "Je rêve de m'envoler", "Je veux ma famille", "Nous voulons nous installer quelque part".
Selon un militant grec, Yiorgos Maniatis, plus de 2.000 Syriens sont concernés par ces retards, alors que les règles européennes prévoient un délai de six mois maximum pour opérer un regroupement familial une fois la demande acceptée.
"En faisant cela, les Etats européens travaillent pour les trafiquants", accuse Fuad.
Avec trois enfants mineurs, la Syrienne Hilal Bidal affirme être toujours dans l'attente, alors que sa demande de regroupement a été acceptée le 1er mars.
Selon M. Maniatis, des protestations sont aussi prévues en Allemagne.
En mai, le quotidien de gauche grec Journal des Rédacteurs publiait une lettre dans laquelle le ministre à la Politique migratoire Yiannis Mouzalas certifiait au ministre de l'Intérieur allemand Thomas de Maizière que les transferts en vue d'une réunification familiale allaient "ralentir comme convenu".
Avant le sit-in devant le Parlement, les intéressés avaient déjà multiplié les manifestations devant l'ambassade d'Allemagne à Athènes.
Alors que l'existence du courrier n'a pas été démenti par son ministère, M. Mouzalas a ajouté à la confusion lors d'une conférence de presse mercredi, créditant l'Allemagne d'avoir accepté un allongement des délais de traitement des demandes de regroupement.
Mais pour la municipalité d'Athènes, les retards pris "aggravent chaque jour" la situation des réfugiés. Elle déplore que le gouvernement ait recouru à "une entente bilatérale cachée" sur cette question.
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