"Il faut qu'on mange" : l'enfant philippin qui peine à nourrir sa famille

Auteur:
 
Par AFP - Manille
Publié le 20 mars 2019 - 12:38
Image
Reymark Cavesirano, un Philippin de 13 ans, à bord d'un radeau de fortune le 10 mars 2019 près de Manille
Crédits
© TED ALJIBE / AFP
Reymark Cavesirano, un Philippin de 13 ans, à bord d'un radeau de fortune le 10 mars 2019 près de Manille
© TED ALJIBE / AFP

Tous les week-ends, Reymark Cavesirano, 13 ans, se lève avant l'aube pour entreprendre un périlleux voyage dans la baie de Manille afin de nourrir sa famille. Il fait partie des millions de Philippins très pauvres qui peinent à survivre au jour le jour.

A bord d'un radeau de fortune construit à l'aide de bouts de bois de récupération et de plaques de polystyrène, il se sert de ses mains comme pagaies. Le trajet jusqu'aux bateaux de pêche où il travaille dure une heure.

Environ un Philippin sur cinq dans ce pays de 106 millions d'habitants vit dans une pauvreté extrême, avec moins de deux dollars par jour.

Les Philippins sont nombreux, y compris les enfants, à travailler de longues heures comme vendeurs des rues ou comme ouvriers pour obtenir de quoi se nourrir pour la journée.

Aux côtés d'hommes qui ont deux fois son âge, Reymark Cavesirano aide les pêcheurs à nettoyer leurs filets.

Il ôte les poissons coincés dans leur matériel et les conserve en guise de paiement. Puis il retourne à terre en pagayant et revend les poissons afin d'acheter nourriture et médicaments pour les siens.

"J'ai souvent mal au dos du fait d'être obligé de pagayer mais je ne peux pas m'arrêter. Je dois continuer parce qu'il faut qu'on mange", raconte l'adolescent à l'AFP.

Pendant la semaine, il va à l'école. Il vit avec ses grands-parents dans la baie de Manille dans une cabane faite de bambous et de bâches en plastique dans une communauté de squatters. Il ne voit plus sa mère.

Remedios Santos, sa grand-mère, raconte qu'elle ne veut pas que son petit-fils travaille à cause des risques encourus sur l'eau. Mais, dit-elle, il est têtu.

"Je lui ai dit que c'était dangereux. Mais il a dit, +personne d'autre ne va nous aider dans la vie. Alors je vais t'aider+", explique Mme Santos, 55 ans, qui gagne sa vie en triant les ordures.

Les bons jours, Reymark peut ramener un kilogramme de riz, assez pour nourrir la famille pendant une journée, et 300 à 400 pesos (six à huit dollars). L'argent sert entre autres à payer les médicaments destinés à soigner la tuberculose de son grand-père.

Il a commencé à travailler sur les bateaux de pêcheurs à l'âge de 10 ans, après que son frère lui a appris à nager.

Il rêve de finir l'école pour pouvoir donner une vie meilleure à sa famille.

"Je veux rendre leur gentillesse à mes grands-parents. Je veux qu'il aient une maison de trois étages en béton".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.