L'hôpital de Mayotte "en situation de crise permanente"

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Par AFP - Mamoudzou
Publié le 24 septembre 2018 - 20:08
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Une infirmière s'occupe d'un nouveau-né le 14 mars 2018 à la maternité de Mamoudzou, sur l'île française de Mayotte
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© Ornella LAMBERTI / AFP
La maternité du centre hospitalier de Mayotte le 14 mars 2018.
© Ornella LAMBERTI / AFP

Le centre hospitalier de Mayotte est "en situation de crise permanente", a déclaré lundi sa directrice Catherine Barbezieux devant une délégation de la commission des lois de l'Assemblée nationale en déplacement cette semaine dans le 101ème département français.

La maternité de l'unique hôpital de l'île - qui a enregistré 9.760 naissances en 2017, selon l'Insee, pour une population officielle de 256.000 âmes - enregistre en moyenne 16 naissances toutes les 24 heures, et jusqu'à 30 lors d'une "suractivité", a expliqué une coordinatrice en maïeutique aux membres de la délégation. "On triple (souvent) les chambres" et les mères sont transférées vers les petites maternités périphériques trois heures seulement après l'accouchement, afin de libérer de l'espace.

Les membres de la commission - dont sa présidente Yaël Braun-Pivet - ont également visité les urgences dont la moitié des 150 passages par jour concerne des enfants, a indiqué Jeanne Duprat, chef du service. Selon elle, 10% des consultations relèvent des urgences vitales, contre 5% à 6% en métropole et le personnel médical traite "beaucoup de pathologies graves", une situation liée entre autres à une "sous-éducation médicale".

Autre spécificité de ce territoire, qui a connu au printemps un fort mouvement de contestation populaire contre l'insécurité et l'immigration clandestine pendant plusieurs semaines: le nombre important (environ 2.000 chaque année) d'évacuations sanitaires vers Paris ou La Réunion, en raison du manque de ressources humaines et matérielles.

Le territoire souffre d'un manque d'attractivité (insécurité, éloignement, crises sociales à répétition, etc.) Sur les 33 postes de médecins du centre hospitalier, seuls 6 sont des praticiens titulaires à temps plein, "le reste sont des contractuels qui tournent", a déploré la responsable des urgences, évoquant un "grand turn-over" déstabilisant l'organisation des services.

La délégation de la commission des lois a aussi pu constater le manque de lits en psychiatrie (10 pour l'ensemble du territoire) ainsi que l'absence de certains services comme la victimologie.

En visite jusqu'à vendredi, cette délégation a indiqué à l'AFP s'être déplacée afin de "mieux connaître le territoire" pour mieux appréhender "les textes de lois ou politiques publiques" qui concerneront le département.

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