Notre-Dame : Thuram juge "bizarre" les "hiérarchies" dans les émotions

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Par AFP - Ajaccio
Publié le 18 avril 2019 - 22:07
Mis à jour le 19 avril 2019 - 00:02
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Lilian Thuram rencontre des collégiens et des lycéens le 18 avril 2019 à Ajaccio
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© PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
Lilian Thuram rencontre des collégiens et des lycéens le 18 avril 2019 à Ajaccio
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L'ancien international de foot français Lilian Thuram, en Corse pour parler racisme avec des élèves, a jugé "bizarre" jeudi les "hiérarchies" existant entre l'émotion suscitée par l'incendie de la cathédrale Notre-Dame et celle concernant les migrants "qui meurent" en Méditerranée.

Lors d'un point-presse organisé à l'issu de rencontres avec des collégiens et lycéens à Sartène, Propriano et Ajaccio mardi, mercredi et jeudi pour lutter contre les préjugés et stéréotypes, Lilian Thuram s'est dit "interpellé" par la vague immense de solidarité suscitée par l'incendie de Notre-Dame de Paris.

"Nous sommes des êtres d'émotion, c'est normal que nous soyons touchés. Moi, je suis Parisien, donc c'est normal qu'effectivement, devant une catastrophe comme ça, vous soyez touché, ému. Mais on a l'impression que, parfois, il y a des hiérarchies qui s'installent dans l'émotion". "Il y a des gens qui meurent en voulant traverser la Méditerranée et en fait, le monde n'est pas ému comme ça", a-t-il noté.

"Il y a des gens qui veulent faire des murs pour qu'il y ait des personnes qui ne viennent pas, mais en fait, ils sont capables d'envoyer des tweets pour dire : +est-ce que vous avez besoin d'aide pour éteindre le feu?+, comme l'a fait Donald Trump. C'est bizarre", a souligné l'ancien champion du monde, aujourd'hui très actif dans la lutte contre le racisme via sa fondation.

Aux élèves qu'il a rencontrés dans les différents établissements corses, il a d'abord demandé qu'ils lui racontent des blagues racistes afin de pouvoir les analyser ensemble. "J'ai été étonné que la plupart des blagues" racontées soient "sur les arabes", a-t-il indiqué.

"Je trouve qu'il y a un mépris énorme. Je ne connais pas l'histoire corse, mais je pense qu'il faut questionner l'histoire corse pour comprendre", a-t-il ajouté, estimant qu'en général, "les gens n'ont pas conscience de la profondeur historique du racisme".

"On ne se rend pas compte comment, à travers les blagues, on banalise le racisme, on l'entretient comme si c'était quelque chose de normal", a-t-il également estimé.

Appelant à ce que les élèves "s'interrogent, se questionnent" notamment sur les "injustices" et les "hiérarchies" construites entre les sexes, les couleurs de peau ou les religions, il a également livré sa recette du succès : "si vous voulez réussir, ce qui fait la différence très souvent, c'est la capacité à se concentrer".

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