A Paris, le n°1 de la Ligue islamique mondiale prône un "message de modération"
Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale (LIM), le Saoudien Mohammed al-Issa, a mis en avant vendredi à Paris le "message de modération" comme "vérité première de l'islam", et appelé les minorités musulmanes à respecter le "régime laïque" dans les pays où il existe.
Le dirigeant de l'organisation panislamique sunnite basée à La Mecque a rencontré de nombreuses personnalités ces derniers jours en France "pour parler de la vérité première de l'islam, et parvenir à une entente" sur son "message de modération", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Mohammed al-Issa, 52 ans, ancien ministre saoudien de la Justice, est arrivé en 2016 à la tête de la LIM, souvent considérée comme un instrument de "soft power" (diplomatie douce) du royaume protecteur des lieux saints de l'islam.
Selon M. al-Issa, qui était traduit de l'arabe en français, les minorités musulmanes dans le monde "doivent s'adapter à la culture, à la législation" des pays dans lesquels ils vivent. Il faut, dit-il, "respecter également le régime laïque" le cas échéant, comme en France, qui compte la première population musulmane d'Europe, évaluée à cinq millions de fidèles.
"Si vous n'êtes pas d'accord avec la loi et l'application de la loi, vous pouvez quitter ce pays et décider de vous installer ailleurs", a-t-il dit à l'adresse de ses coreligionnaires, tout en soulignant qu'ils étaient légitimes à défendre des "revendications".
"Si vous vivez en tant que minorité dans un pays, quel qu'il soit, il faut veiller à ce que vous soyez une richesse pour ce pays, et certainement pas un poids", a également dit Mohammed al-Issa.
Estimant que "les règles religieuses doivent être déterminées en fonction du lieu, de l'époque et des circonstances", le patron de la Ligue islamique a estimé que les imams en quête d'un avis de jurisprudence musulmane ne devraient "jamais s'adresser à une autorité en dehors du pays dans lequel ils vivent". Il a exprimé son "plein soutien" au Conseil français du culte musulman (CFCM), qui doit "continuer à travailler pour se faire connaître et respecter".
Interrogé sur son rapport au wahhabisme, version saoudienne et très puritaine de l'islam, le secrétaire général de la LIM a répondu: "Pour nous, il n'y a pas de wahhabisme. Il y a l'islam, point".
Il s'est dit hostile à la fois à "une forme d'ultrarigorisme", à "l'extrémisme idéologique" et au "terrorisme", rejetant "les Frères musulmans" comme "le salafisme jihadiste".
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