Pas de mal de l'air pour Beth Moses, qui a testé le tourisme spatial

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Par Ivan Couronne - Colorado Springs (Etats-Unis) (AFP)
Publié le 10 avril 2019 - 18:24
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De gauche à droite, Dave Mackay, Beth Moses et Mike "Sooch" Masucci à Colorado Springs le 9 avril 2019
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© Ivan Couronne / AFP
De gauche à droite, Dave Mackay, Beth Moses et Mike "Sooch" Masucci à Colorado Springs le 9 avril 2019
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Le 22 février, Beth Moses était dans la cabine du vaisseau spatial de Virgin Galactic quand il a atteint 89,9 km d'altitude au-dessus du désert californien du Mojave - l'espace, selon la définition américaine.

Cette salariée de Virgin, responsable de l'entraînement des futurs passagers, a donc subi l'ascension à la verticale, propulsée par un moteur de fusée à trois fois la vitesse du son.

"Non, pas du tout, pas du tout", a-t-elle juré, interrogée par l'AFP sur une éventuelle nausée en marge du 35e Space Symposium, grand rendez-vous de l'industrie spatiale à Colorado Springs, aux Etats-Unis. "Je ne pensais pas que j'en aurais, et je n'en ai pas eu".

Virgin Galactic est l'une des deux sociétés, avec Blue Origin du patron d'Amazon Jeff Bezos, qui veulent envoyer des touristes quelques minutes à la frontière de l'espace, bien en dessous de la Station spatiale internationale (410 km), mais suffisamment haut pour flotter plusieurs minutes au-dessus du globe.

Jusqu'à présent, seuls des astronautes et pilotes très expérimentés avaient atteint cet environnement extrême, soulevant des questions sur l'effet physique du vol sur des passagers ordinaires, néophytes de l'espace.

"C'est une expérience très intense", explique l'un des pilotes de Virgin, Mike Masucci, surnommé "Sooch". Il y a d'abord la chute libre de quelques secondes du vaisseau, qui est largué par un avion porteur à 13 km d'altitude.

Puis le moteur à réaction du vaisseau s'allume, et l'accélération monte à 3 g, trois fois la pesanteur terrestre, ce qui n'est en fait pas si difficile, selon lui. "C'est comme si quelqu'un vous appuyait sur la poitrine".

Après une minute environ, le moteur s'éteint, et "c'est le silence total", dit le pilote.

"A ce stade, nous ferons une annonce aux passagers: bienvenue en apesanteur, vous pouvez vous détacher", ajoute le pilote en chef de Virgin, l'Ecossais Dave Mackay.

- Formation de trois jours -

Les clients de Virgin Galactic, dont des centaines ont déjà payé 250.000 dollars, attendent depuis des années le début des vols réguliers, maintes fois reporté, notamment après un accident mortel lors d'un essai en 2014.

La compagnie du milliardaire britannique Richard Branson est en train de construire et d'aménager un spatioport au Nouveau-Mexique, où le vaisseau sera basé et où les passagers, que la compagnie appelle "astronautes", seront invités à une formation préalable de trois jours.

Le premier jour de leur entraînement, décrit Beth Moses, les clients seront emmenés dans un vol acrobatique pour se familiariser avec les variations d'apesanteur. Le but est que, "lorsqu'ils arrivent dans l'espace, ils ne se disent pas, mais que se passe-t-il?"

Car l'expérience sera de quelques minutes seulement (Virgin ne veut pas donner de durée exacte avant la fin des vols d'essai).

"A tout moment, n'importe quel adulte pourra toucher une paroi avec un pied ou une main" pour se stabiliser, dit Beth Moses.

Revenir dans son siège sera peut-être acrobatique: "cela nécessite un peu de chorégraphie et d'entraînement au sol".

Au pire, selon elle, il ne sera pas dangereux de n'avoir pas remis sa ceinture pendant la phase de retour, pendant laquelle le vaisseau planera jusqu'à l'atterrissage.

Richard Branson a dit en février à l'AFP à Washington qu’il prendrait place lui-même à bord avant juillet, mais il a souvent péché par optimisme.

"Il va toujours avoir des rêves sur la date de ce vol, mais il y a beaucoup d'étapes excitantes qui doivent se produire avant ce stade", dit diplomatiquement une porte-parole de Virgin.

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