Pas parisien, Michel Déon ne sera pas inhumé dans la capitale

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Par AFP - Paris
Publié le 15 février 2018 - 17:47
Mis à jour le 16 février 2018 - 00:42
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L'écrivain et académicien français Michel Déon, le 25 octobre 2007
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© VINCENT NGUYEN / AFP/Archives
L'écrivain et académicien français Michel Déon, le 25 octobre 2007
© VINCENT NGUYEN / AFP/Archives

La sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam (LR) a qualifié d'"affront pour tous les Français de l'étranger" le refus par la ville de Paris d'inhumer dans la capitale l'écrivain et académicien français Michel Déon, la maire (PS) Anne Hidalgo invoquant le "règlement" qu'elle souhaite faire évoluer.

"Ce refus est en effet motivé par le fait que Michel Déon ne résidait pas à Paris, n'y avait pas de sépulture familiale et n'y était pas inscrit sur la liste électorale", écrit la sénatrice des Français de l'étranger dans un communiqué.

"Alors que de nombreuses communes acceptent aujourd'hui l'inhumation de Français de l'étranger même lorsqu'il ne remplissent pas les conditions précitées, il ne faudrait pas que la décision de la Maire de Paris crée un précédent qui pourrait porter préjudice à nos compatriotes expatriés", poursuit-elle.

L'auteur de La Montée du soir est mort le 28 décembre à 97 ans, à la clinique de Galway, en Irlande, où il résidait une partie de l'année. Il a été incinéré, et ses cendres ont été rapatriées en France par sa famille, qui souhaitait les faire inhumer à Paris.

Mme Garriaud-Maylam a proposé qu'un carré en faveur des personnalités ayant contribué au rayonnement de la France et du français soit créé à Villers-Cotterêts (Aisne). "Michel Déon pourrait ainsi être le premier à y être inhumé".

Dans un texte publié sur Facebook, la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo évoque en Michel Déon "un très grand écrivain, en même temps qu'un Parisien de coeur. Il était dès lors parfaitement compréhensible que sa famille, relayée par l’Académie Française, demande à ce qu’il puisse être inhumé à Paris, quand bien même, depuis de nombreuses années, il n’habitait plus cette ville".

"La légitimité incontestable de cette demande s’est heurtée, comme cela arrive parfois, aux exigences non moins incontestables de nos règlements. Nous avons cherché sans les trouver les moyens de rendre possible une dérogation qui au vu des textes et du petit nombre de places disponibles ne l’était pas", explique Mme Hidalgo.

"Si nous avons dû nous incliner face au règlement en vigueur, cela ne signifie pas pour autant qu’il nous satisfasse". "Je propose donc de le faire évoluer pour permettre à de grandes personnalités parisiennes de cœur si ce n’est de résidence, par exemple à des artistes du monde entier, d’être enterrées dans notre ville".

Mme Hidalgo proposera "au prochain Conseil de Paris la création d’une commission intégrant des conseillers de Paris de toutes les formations politiques pour définir les conditions dans lesquelles, malgré le petit nombre de places disponibles, nous pourrions accueillir exceptionnellement à Paris la sépulture de personnalités qui n'y résidaient pas administrativement".

Dans un communiqué, le groupe Les Républicains-Indépendants (LRI) "prend acte de la proposition d'Anne Hidalgo".

"Les élus LRI seront très vigilants quant au fonctionnement et la composition de cette Commission qui doit être opérationnelle sans dogmatisme le plus rapidement possible pour aborder notamment la demande de la famille de l’académicien Michel Déon - très mal traitée par (l'adjointe d'Anne Hidalgo) Pénélope Komites", ajoute le groupe d'opposition.

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