Près du fief de Panini, le plus grand collectionneur d'albums de foot au monde

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Par Céline CORNU - San Felice sul Panaro (Italie) (AFP)
Publié le 23 juillet 2018 - 13:44
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Des vignettes Panini pour les supporteurs de Cristiano Ronaldo et d'autres joueurs, dans l'immense collection de l'Italien Gianni Bellini, le 18 juillet 2018 à Modène
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© Piero CRUCIATTI / AFP/Archives
Des vignettes Panini pour les supporteurs de Cristiano Ronaldo et d'autres joueurs, dans l'immense collection de l'Italien Gianni Bellini, le 18 juillet 2018 à Modène
© Piero CRUCIATTI / AFP/Archives

De vieilles Unes de journaux sportifs recouvrent les murs, les étagères de son armoire sont remplies d'images de footballeurs, tandis que sur son bureau s'entassent des paquets encore non ouverts... Bienvenue chez Gianni Bellini, plus grand collectionneur au monde d'albums de football.

Son trésor? 4.000 albums complets, soit près de deux millions de petites images, et 400.000 qui restent à coller.

"Chaque jour, j'y passe au moins de 4 à 6 heures, après être revenu du travail et m'être occupé de mon petit-fils que je vais chercher à l'école", raconte Gianni à l'AFP. Soit généralement de 18H30 à minuit en semaine, et bien sûr les samedi et dimanche.

Ce typographe de 54 ans habite à San Felice sul Panaro, dans le nord de l'Italie, à une trentaine de kilomètres de Modène, le fief de... Panini, plus célèbre fabriquant d'albums au monde.

Sa collection, il la commence vers 13 ans, avant d'arrêter à 16-17 ans, "davantage intéressé par les filles". Mais après son mariage à 19 ans, la passion le reprend, puissance XXL.

Il publie alors des annonces pour des échanges d'albums dans des publications du monde entier, de Onze à Football International.

"Je recevais 600-700 lettres par mois, c'est ainsi qu'ont commencé des correspondances, des amitiés dont beaucoup continuent 30 ans plus tard", raconte cet homme jovial, aux yeux rieurs.

Sa femme Giovanna, absente en raison de son travail une grande partie de la semaine, supporte d'un œil bienveillant la passion dévorante de son époux.

"Je le soutiens et je suis aussi contente. Comme ça il est toujours à la maison, sous contrôle, il ne va pas au bar", plaisante-t-elle, en soulignant qu'elle aussi apprécie le football.

Tous les jours, Gianni va sur des sites de vente en ligne pour vérifier d'éventuelles nouveautés et écrit à ses trois centaines de correspondants.

"J'envoie environ 5.000 mails par an", explique-t-il, en montrant son grand agenda où tout est recensé. Toute sa collection est aussi archivée sur ordinateur.

Ce jour-là, il ouvre un paquet arrivé du Mexique. "L'émotion, c'est d'avoir l'album enfin en mains, mais une fois cette émotion passée, tu penses déjà au prochain album".

- "Chaque paquet: un trésor" -

Il dépense de 4.000 à 5.000 euros par an et possède l'équivalent de deux maisons en albums et images, le tout bien en sécurité, et maintenu à une température de 23 degrés. Et rien n'est à vendre: "le vrai collectionneur achète, échange, mais ne vend pas".

L'album auquel il tient le plus est celui de la Coupe du Monde de 1970 au Mexique, "le premier album international de Panini".

En revanche, le championnat d'Egypte de 1986 lui a donné des sueurs froides: l'album s'est égaré quand il l'a envoyé à la traduction et il n'en a trouvé un autre exemplaire que 20 ans plus tard.

Pour lui, les albums ne représentent pas seulement du sport, mais "de la culture" car "au fil des années, tu vois le changement de coiffures, des maillots".

Il possède toutes les versions nationales de chaque album, ceux des équipes nationales ainsi que presque tous les albums "piratés".

Panini est pour lui quasi une seconde maison. Il y achète directement albums et images.

L'éditeur italien ne représente que la moitié de sa collection -- il existe d'autres fabricants, comme Topps qui détient les droits de la Ligue des champions-- mais c'est "le meilleur", assure-t-il.

Gianni expose régulièrement sa collection et travaille à la création d'un musée à Chiasso en Suisse, espérée pour mi-2019.

Sa passion, il veut aussi la transmettre à son petit-fils de sept ans. Mais pas question de lui donner la collection clés en mains.

"Il doit comprendre qu'il doit aller acheter un paquet, échanger les images qui lui manquent avec ses copains... Ouvrir un paquet, c'est comme un trésor, tu ne sais jamais s'il va y avoir l'image qui te manque, c'est ça qui est beau".

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