A Rome, des migrants font visiter leur squat insalubre en réclamant une alternative

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Par AFP - Rome
Publié le 14 novembre 2018 - 17:45
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Un migrant s'adresse à des journalistes au cours d'une conférence de presse improvisée dans un squat dans une usine désaffectée en périphérie de Rome, le 14 novembre 2018.
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© Filippo MONTEFORTE / AFP
Un migrant s'adresse à des journalistes au cours d'une conférence de presse improvisée dans un squat dans une usine désaffectée en périphérie de Rome, le 14 novembre 2018.
© Filippo MONTEFORTE / AFP

Plusieurs centaines de migrants, essentiellement africains, ont invité mercredi les médias dans leur squat dans une usine désaffectée en périphérie de Rome pour réclamer des "logements dignes d'êtres humains".

Cette ancienne usine, qui employait 1.600 personnes il y a plus de 50 ans dans le nord-est de la capitale, est un immense complexe de bâtiments jonchés d'ordures, plein de produits chimiques périmés et d'amiante, de chats et de rats, avec une seule source d'eau et un groupe électrogène.

Selon les associations du quartier qui leur viennent en aide, quelque 500 personnes vivent dans ce taudis, essentiellement des migrants africains, mais aussi des Philippins et quelques Italiens.

"Nous voulons lancer un SOS. Nous sommes des êtres humains, pas des martiens", a déclaré John, un jeune Sénégalais faisant office de porte-parole.

"On nous a dit que nous serions bientôt expulsés d'ici, mais le logement est un droit de l'Homme, l'homme a droit à la dignité", a-t-il poursuivi. "Donnez-nous une alternative !"

Beaucoup de ces migrants sont en attente d'une réponse à leur demande d'asile et ne trouvent pas d'emploi suffisamment rémunéré pour quitter l'endroit. D'autant que la méfiance règne dans une Italie où l'extrême droite du ministre de l'Intérieur Matteo Salvini jouit de plus de 30% d'intentions de vote.

Chantal, une bénévole italienne de 40 ans, a raconté avoir emmené à l'hôpital un jeune Gambien avec des points de suture purulents.

"Le médecin a plongé ses instruments dans la chair du garçon sans anesthésie. Et quand je lui ai dit que cette blessure était le résultat d'un coup de couteau reçu en défendant un adolescent italien d'un autre Africain, le médecin s'est excusé et nous a pris dans ses bras", a-t-elle dit.

Plusieurs associations venant en aide à ces migrants dénoncent "une guerre contre les pauvres", la municipalité ne relogeant pas les personnes expulsés de ces squats.

Mardi, une centaine de migrants se sont ainsi retrouvés sans solution quand la police a évacué un campement de la capitale emblématique pour les migrants en transit.

M. Salvini, ministre de l'Intérieur, a promis d'évacuer encore une trentaine de squats de la capitale.

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