Russie : l'esprit du Mondial jusqu'aux yourtes des Nenets
Sous la capuche à l'épaisse bordure laineuse, on devine un bonnet aux couleurs du FC Barcelone. Bien au-delà du Cercle arctique, le football fait vibrer les familles d'éleveurs de rennes Nenets, qui tenteront de suivre le Mondial russe malgré les contraintes liées à l'éloignement et la météo.
La région de Yamalo-Nenets est l'une des plus riches de Russie. Un territoire où les températures ne connaissent pas de limites, plus vaste que la France, mais qui ne compte qu'un demi-million d'habitants.
La plupart d'entre eux ne tirent aucun profit des réserves de pétrole et de gaz enfouis profondément dans la toundra gelée. Ils mènent une existence nomade, subsistant grâce à leurs troupeaux de rennes.
Leurs mains sont souvent couvertes du sang de leurs bêtes dont ils font sécher les peaux sur des rangées de cordes, comme du linge mouillé. Ce sang très nourrissant qu'ils boivent, encore chaud, dans des tasses en métal. C'est aussi avec ces peaux qu'ils façonnent le cuir de leurs ballons de foot.
Lourdes bottes fourrées, moufles surdimensionnées et costumes traditionnels aux couleurs rouges et bleues chatoyantes enfilés par-dessus leurs manteaux en peau, telle est la tenue des footballeurs nenets.
Sous le regard curieux des rennes, filles et garçons font circuler tant bien que mal un ballon rouge sur le sol blanc instable. Pas de buts et de filets ici, les enfants doivent viser un bâton de bois enfoncé dans l'épais manteau neigeux.
Une neige qui n'aura pas fondu d'ici la Coupe du monde. Mais les éleveurs de rennes de l'une des régions les plus reculées du monde suivront de leur mieux la compétition. Grâce aux récits en provenance de lieux pourvus en électricité, portés à travers la toundra par le bouche-à-oreille.
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