Suu Kyi déchue d'un prix des droits de l'Homme sud-coréen

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Par AFP - Séoul
Publié le 18 décembre 2018 - 07:59
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La Birmane Aung San Suu Kyi (à droite) reçoit le prix Gwangju des droits de l'Homme 2004 à Gwangju (Corée du Sud) le 31 janvier 2013.
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© Jung Yeon-je / AFP
La Birmane Aung San Suu Kyi (à droite) reçoit le prix Gwangju des droits de l'Homme 2004 à Gwangju (Corée du Sud) le 31 janvier 2013.
© Jung Yeon-je / AFP

L'une des plus grandes organisations de défense des droits de l'Homme de Corée du Sud a annoncé mardi qu'elle allait déchoir la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi d'un prix décerné en 2004 à cause de son "indifférence" face à la crise de la minorité musulmane des Rohingyas.

Alors dissidente admirée, Aung San Suu Kyi n'avait pu aller chercher à l'époque le prix Gwangju des droits de l'Homme car elle avait été placée en résidence surveillée par la junte miliaire.

Depuis, son parti est arrivé au pouvoir, elle est la dirigeante de facto de la Birmanie et elle fait face à de nombreuses critiques de la communauté internationale pour son refus de condamner les violences contre les Rohingyas et son manque de compassion.

Depuis 2017, plus de 720.000 musulmans rohingyas ont fui les exactions commises par des militaires birmans et des milices bouddhistes, une crise qualifiée par l'ONU de "génocide".

Son "indifférence face aux atrocités commises contre les Rohingyas est contraire aux valeurs défendues par ce prix, la protection et la promotion des droits de l'Homme", a déclaré à l'AFP Cho Jin-tae, porte-parole de la Fondation du mémorial du 18 mai. En conséquence, le conseil d'administration a décidé lundi de lui retirer le prix.

Cette Fondation fut créée en 1994 pour commémorer le soulèvement démocratique de Gwangju en 1980, réprimé par l'armée sud-coréenne dans un bain de sang, avec plus de 200 morts et blessés.

L'insurrection contre le dictateur militaire Chun Doo-hwa avait inspiré le mouvement protestataire qui avait culminé dans le rétablissement de la démocratie sept années plus tard.

Mi-novembre, Amnesty International a retiré à Aung San Suu Kyi un prix décerné en 2009, estimant qu'elle avait "trahi les valeurs qu'elle défendait autrefois".

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