Grenoble : Une fresque de street art jugée anti-police crée la polémique

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 juin 2016 - 12:41
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Une bombe de peinture.
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©Carl de Souza/AFP
La fresque représente une femme à terre, tenant un drapeau bleu-blanc-rouge effiloché, frappée par deux policiers anti-émeute.
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Une nouvelle polémique opposant dénonciation des violences policières et respect des forces de l'ordre a éclaté du fait d'une fresque de street art montrant des CRS frapper une Marianne à Terre. Le débat a été renforcé par le fait que l'œuvre a été subventionnée par la mairie de Grenoble.

Une fresque peinte sur un mur de Grenoble, représentant une Marianne matraquée par deux policiers, suscitait dimanche 26 une polémique d'autant plus vive que l'œuvre a été réalisée dans le cadre d'un festival de street art subventionné par la mairie écologiste.

L'œuvre, due à l'artiste Goin , représente une femme à terre, tenant un drapeau bleu-blanc-rouge effiloché, frappée par deux policiers anti-émeute. "Je trouve ceci indigne", a réagi le directeur départemental de la sécurité publique, Patrick Mairesse, cité par le quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

"Quand la collectivité locale finance, sur l'argent des contribuables grenoblois, une fresque réalisée dans le cadre d'un festival subventionné à hauteur de 25.000 euros, à la vue de tous, dans l'espace public, elle est responsable des messages passés. Par respect pour ceux qui nous protègent, il faut effacer immédiatement cette fresque inacceptable dans le contexte", a souligné l'ancienne ministre socialiste Geneviève Fioraso, qui appartient à l'opposition à la municipalité menée par Eric Piolle (EELV).

Le député Les Républicains de l'Isère Jean-Pierre Barbier a dénoncé une fresque "honteuse". Même réaction du côté de Debout la France, pour qui cette fresque "de la honte" est "abjecte" et doit être retirée immédiatement par la municipalité.

Dans un tweet, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a affiché son "plein soutien aux policiers qui protègent chaque jour les Grenoblois" et a estimé que ces derniers attendaient du maire "qu'il leur dise ses regrets".

"Nous, en tant que politiques, on s'interdit de vouloir gérer la création artistique", a-t-on répliqué au cabinet du maire, où on relève le "grand succès" du Grenoble Street Art Fest.

"On comprend la réaction de la police et d'autres, mais ça reste une œuvre d'art et l'art peut être subversif", fait-on valoir. "L'art a vocation à créer du débat, voire de la polémique", a-t-on ajouté, avant que le ministre eut fait connaître ses demandes.

Le responsable a précisé que la fresque contestée avait été réalisée sur un mur du quartier de la gare qui doit être détruit "dans les jours ou les semaines qui viennent" dans le cadre de travaux programmés.

Sur le site du street artiste Goin la fresque est barrée de la phrase attribuée à Benjamin Franklin: "Ceux qui sont prêts à renoncer à une liberté essentielle pour un peu de sécurité ne méritent ni l'un ni l'autre".

Une polémique du même ordre avait déjà éclaté après la publication d'une affiche d'une branche de la CGT, montrant une matraque dans une marre de sang.

 

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