Muséum d'histoire naturelle : vivants ou empaillés, les animaux jouent les stars

Auteur(s)
Astrid Seguin
Publié le 20 décembre 2014 - 13:12
Mis à jour le 22 décembre 2014 - 11:36
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Galerie de l'Evolution du Muséum d'Histoire Naturelle.
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©DR/MNHM
La Grande Galerie de l'Evolution du Muséum d'histoire naturelle.
©DR/MNHM
Ce sont les vacances scolaires et il faut en profiter: il ne reste plus que quelques jours (jusqu'au 5 janvier) pour aller admirer l'exposition sur les animaux célèbres du Muséum d'histoire naturelle à Paris, qui célèbre un double anniversaire: les 220 ans de sa Ménagerie, située dans le Jardin des Plantes, et les 20 ans de sa Grande Galerie de l’Evolution.

A la fin du XVIIIe siècle, les montreurs d’animaux qui déambulaient dans les rues furent interdits d’activité pour cause de salubrité publique, et nombre de ces animaux placés dans des zoos. Le Muséum national d’histoire naturelle (5e arrondissement de Paris) et sa Ménagerie du Jardin des Plantes en font partie. Les lieux abritent encore de nombreuses espèces vivantes menacées ou protégées mais aussi des spécimens disparus –empaillés ou fossilisés. 

Une fois passée l’entrée qui conduit à la Grande Galerie de l’Evolution, le visiteur assiste, émerveillé, à une reconstitution grandeur nature proche de l’Arche de Noé. Eléphants, jaguars, rhinocéros, zèbres et autres girafes empaillés trônent majestueusement au cœur de la galerie. Taxidermistes et conservateurs veillent quotidiennement à prévenir le craquèlement des peaux et l’érosion des squelettes, notamment celui de la gigantesque baleine australe située à l’entrée du bâtiment. 

Minutieuse conservation

Les techniques de conservation des animaux ont évolué depuis deux siècles, sans pour autant être révolutionnées. "Les plus anciens sont remplis de paille. Aujourd’hui, nous utilisons essentiellement des mousses de polyuréthane et des résines", expliquait le taxidermiste Christophe Gottini au Parisien.

La Grande Galerie fête ses 20 ans cette année et, malgré son jeune âge, elle a déjà attiré 13 millions de visiteurs. L’endroit se veut ludique et instructif sur la nécessité de préserver la biodiversité. Un exercice pédagogique d’autant plus essentiel que "la moitié des espèces pourraient avoir disparu dans un siècle", prévient Thomas Grenon, le directeur général du Muséum d’histoire naturelle.

La Ménagerie du Jardin des Plantes, qui jouxte la Grande Galerie de l’Evolution, fait le lien avec le monde animal vivant. Ce zoo fête ses 220 ans: il présente ses animaux au public depuis 1794. Et la Ménagerie a ses stars: Nénette, surtout, qui est l’objet de toutes les attentions. 

Cette femelle orang-outan est arrivée au Jardin en 1972. A 45 ans, elle a pris ses habitudes dans l’enclos qu’elle partage avec deux autres femelles. "Elle me reconnaît mais je crois qu’elle me méprise un peu", s’amuse Marie-Claude Bomsel, soigneuse et ancienne directrice de la Ménagerie. "Nénette est bien plus intéressée par les caméras et les appareils photos". En 2010, le primate a même fait l’objet d’un documentaire à son nom, réalisé par Nicolas Philibert.   

Reproduction en captivité

Le Jardin des Plantes a ses stars d’aujourd’hui mais aussi ses stars d’hier. Comme Zarafa, une girafe donnée à Charles X par le vice-roi d’Egypte et qui avait fait sensation à son arrivée au zoo en 1827. L’introduction de l’animal, qui vécut jusqu’en 1845, avait multiplié par 15 la fréquentation des lieux et permit la construction des deux grandes serres toujours en place. 

L’histoire de Zarafa, des éléphants Hans et Parkies, ou encore de la lionne Woira, et plus généralement l’histoire de la Ménagerie est retracée dans l’exposition nichée dans un des bâtiments du site. L’exposition revient également sur trois hommes illustres, Bernardin de Saint-Pierre, Geoffroy Saint-Hilaire et Frédéric Cuvier, qui contribuèrent successivement à l’essor de la Ménagerie. 

Les zoos et parcs naturels français hébergent aujourd’hui rarement des animaux de taille magistrale. Le commerce d’animaux est très fortement réglementé et les enclos sont trop étroits pour que les grands animaux puissent s’y épanouir pleinement. "Pour qu’un éléphant se sente bien, il lui faut au moins un hectare de terre", explique Michel Saint-Jalme, l’actuel directeur de la Ménagerie. "Mais il est vrai que le public cherche à voir des animaux impressionnants et imposants". 

Alors qu’il y a quelques décennies, les animaux vivaient peu de temps hors de leur milieu d’origine, de nouvelles générations naissent aujourd’hui en captivité, évitant l’extinction. Le public de passage à la Ménagerie du Jardin des Plantes reste conquis par les pandas roux, les tortues géantes, les perroquets couleur arc-en-ciel et bien sûr les reptiles et ours bruns, dont la plupart ont été baptisés Martin. Sans oublier Périclès, une tortue mâle venue des Seychelles, âgée de 101 ans, le plus vieil animal de la Ménagerie. 

> Grande Galerie de l’Evolution, Jardin des Plantes, 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire 75005 Paris. Ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi. Tarifs: de 7€ à 9€.

> Ménagerie du Jardin des Plantes, 57 rue Cuvier 75005 Paris. Ouvert tous les jours de 9h à 17h30, 18h30 le dimanche. Tarifs: de 9€ à 13€.

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