"Dumbo" : Tim Burton ne s'est pas trompé (vidéo)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 24 mars 2019 - 11:29
Mis à jour le 26 mars 2019 - 16:26
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Colin Farrell dans le film Dumbo
Crédits
©The Walt Disney Company
L'ancien écuyer Holt Farrier (Colin Farrell) s'occupe de Dumbo avec ses deux enfants Milly (Nico Parker) et Joe (Finley Hobbins).
©The Walt Disney Company

CRITIQUE – Tim Burton recrée à sa manière la magie Walt Disney en reprenant, en prises de vue réelles, le célèbre dessin animé "Dumbo" de 1941, histoire d'un éléphanteau né avec des oreilles disproportionnées qui lui permettent de voler.

SORTIE CINÉ – Il avait déjà fait le coup en 2010 avec Alice au Pays des merveilles. Avec Dumbo, qui sort ce mercredi 27 mars sur les écrans français, Tim Burton reprend à nouveau un dessin animé Disney pour, en prise de vues réelles, y apporter sa touche personnelle tout en gardant la magie enfantine de l'histoire du petit éléphant volant.

On est en 1919 et, dans le sud-est des États-Unis, de la Floride au Missouri, le cirque itinérant de Max Medici (Danny DeVito), patron fantasque et volubile, tente de survivre et de surmonter ses difficultés financières. L'ancien écuyer vedette de la troupe, Holt Farrier (Colin Farrell), revient de la guerre avec un bras en moins. Il est veuf mais retrouve avec plaisir ses deux jeunes enfants, Milly (Nico Parker) et Joe (Finley Hobbins), et veut reprendre du service. Medici, qui a vendu ses chevaux, le charge alors de s'occuper des éléphants: trois adultes et un petit bébé qui vient de naître.

Mais celui-ci a des oreilles disproportionnées et devient la risée du public –ce qui provoque la colère de sa mère, qui devient violente pour protéger son petit et que Medici décide de vendre. Séparé de sa maman, l'éléphanteau, surnommé Dumbo, est inconsolable mais trouve du réconfort auprès des deux enfants Milly et Joe. Et ceux-ci s'aperçoivent que grâce à ses deux grandes oreilles, Dumbo peut voler comme un oiseau!

En échange de la promesse de retrouver sa mère, ils lui enseignent un numéro qui devient vite une attraction célèbre: avec "Dumbo l'éléphant volant", le cirque Medici opère un spectaculaire redressement. Au point que cela attire la convoitise d'un riche entrepreneur et organisateur de spectacles, V.A. Vandevere (Michael Keaton), qui veut faire de Dumbo le clou de son grand parc d'attractions futuriste et démesuré, Dreamland. Il arrive à convaincre Medici de s'associer avec lui et de lui confier Dumbo pour un numéro avec sa trapéziste française Colette (Eva Green). Mais l'envers du décor de Dreamland va être moins scintillant…

"J’ai toujours eu en moi cet élan, cette aspiration à fuir le quotidien pour rejoindre un cirque. Je n’ai cependant jamais vraiment aimé les chapiteaux traditionnels, avec leurs animaux en captivité, leurs clowns, leurs numéros spectaculaires et angoissants qui défient la mort…", explique Tim Burton. "Ce qui m’attire en revanche, c’est le concept qui consiste à rejoindre une étrange famille de marginaux qui ne s’intègrent pas à la société normale, des gens qui sont traités différemment. C’est de cela dont parle Dumbo".

Le film s'attarde en effet sur la notion, très américaine et très Walt Disney, de famille: la grande famille du cirque, la famille de Holt Farrier et ses deux enfants orphelins de leur mère, la famille éléphant avec le petit Dumbo séparé de sa mère et qui veut la retrouver…

Ce n'est pas le premier dessin animé que les studios Disney adaptent en prises de vue réelles: il y a eu notamment La Belle et la bête et Le Livre de la jungle, en attendant Aladdin et Le Roi lion l'été prochain. Mais Tim Burton ne s'est pas trompé en recréant Dumbo, histoire dans laquelle il a su donner libre cours à sa poésie, son univers personnel, sa manière de raconter les choses, de créer l'émotion, de parler de l'enfance. Dans la première partie du film il reste fidèle au dessin animé original, illustrant notamment à sa manière l'étonnant ballet des éléphants roses avec des bulles de savon.

Lire les critiques:

> La Belle et la Bête: beauté intérieure et jolie Emma Watson

> Le Livre de la Jungle: il en faut peu pour être heureux

Mais le réalisateur de Beetlejuice, Edward aux mains d'argent, Mars Attacks!, Charlie et la chocolaterie ou Miss Peregrine et les enfants particuliers ne s'est pas trompé non plus en décidant, dans la seconde partie du film, de prolonger l'histoire et de conclure à sa façon. A travers le projet géant de Dreamland, la fin est ainsi une critique assez virulente et mordante des grands parcs d'attraction (les Disneyland et autres Disneyworld, si l'on suit bien son regard…) qui n'auront pas la peau de ces petits cirques traditionnels avec dresseurs de serpents, chiens savants, haltérophiles, contorsionnistes, danseuses, clowns, petits singes farceurs et animaux de toutes sortes. Animaux mais pas trop: en avance sur son temps, Max Medici en fin de film relance son cirque mais décrète aussi, alors que Dumbo et sa maman ont retrouvé la liberté, que désormais "aucun animal ne doit vivre en captivité".

Lire la critique: Miss Peregrine et les enfants particuliers: X-Men façon Tim Burton

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