Ladj Ly, sa chère banlieue invitée à Hollywood

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France-Soir
Publié le 28 janvier 2020 - 11:01
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Le réalisateur Ladj Ly, le 27 février 2018 à Clichy-sous-Bois
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© Eric Feferberg / AFP/Archives
Ladj Ly : "Mon film, c'est un cri d'alarme"
© Eric Feferberg / AFP/Archives
Le 9 février prochain, Ladj Ly et son équipe écriront une nouvelle page de la belle aventure de son film.  «Les Misérables» est nominé aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger. En attendant, il a déjà obtenu la reconnaissance de la presse internationale, sacré lundi soir meilleur film de la 25e cérémonie des Lumières.
 
Mis en lumière, Ladj Ly l’est certainement depuis la sortie cet automne de son film événement «Les Misérables», qui plus est son premier long-métrage. A 42 ans, le réalisateur d’origine malienne est davantage un habitué de documentaires ayant tous pour cadre la banlieue.
 
 
Première caméra à 17 ans 
 
Sa banlieue. Ladj Ly a grandi depuis ses 3 ans à la cité des Bosquets de Montfermeil, ville dans laquelle il habite toujours, entre un papa éboueur et une maman mère au foyer. Il a 17 ans quand il achète sa première caméra, inspiré par «La haine» de Mathieu Kassowitz, le premier film événement sur la banlieue. 
 
La banlieue telle qu’elle est 
 
Ladj Ly filme sa ville telle qu’il la voit, telle qu’elle existe réellement, sans concession, au sein du collectif Kourtrajmé (court-métrage en verlan), dont il est l’un des fondateurs. Le jeune homme est d’abord un témoin, qui raconte la réalité en images, dans des documentaires comme «365 jours à Clichy-Montfermeil», consacré aux émeutes de 2005.
 
Son truc, c’est aussi le «copwatching»: Ladj Ly filme les interventions policières. Le 14 octobre 2008, sa caméra enregistre la bavure, un tir de flashball sur un adolescent. La vidéo est diffusée, elle sera la première à entraîner la suspension des policiers responsables. Ladj Ly découvre «la force et l’impact de l’image». Et c’est cette bavure qui dix ans plus tard sonne comme le point de départ de son film «Les Misérables». 
 
Refus de voir le film  avec Macron à l'Elysée
 
Ni le film, ni Ladj Ly ne se veulent anti-policiers. La préparation de son long-métrage a réclamé une immersion avec les policiers. «Je me suis rendu compte qu’on avait les mêmes difficultés», raconte-t-il. Pour moi, l’idée c’était d’apporter une justesse. Les responsabilités, le réalisateur va les chercher plus haut, du côté de la classe politique. 
 
Mais quand Emmanuel Macron l’invite pour voir «les Misérables» sur écran privé à l’Elysée,  Ladj Ly refuse et demande au président de la République de venir, lui, à Montfermeil. Il l’attend toujours, mais c’est «venez chez moi.»
 
École de cinéma gratuite
Cette démarche de témoignage, le cinéaste a aussi souhaité la partager avec d’autres habitants des banlieues. Il a créé en 2018, avec le collectif Kourtrajmé, une école de cinéma gratuite à Clichy-sous-Bois et Montfermeil. Pour aider à poser un vrai regard sur la banlieue.
 
 

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