"L'Ordre moral" : l'histoire vraie d'une bourgeoise portugaise rebelle (vidéo)

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FranceSoir
Publié le 29 septembre 2020 - 20:15
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Maria De Medeiros Film L'Ordre Moral
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©Alfama Films
Maria Adelaide (Maria de Medeiros) décide de s'enfuir avec son jeune amant, son chauffeur Manuel (Joao Pedro Mamede), et de se cacher avec lui.
©Alfama Films

SORTIE CINÉ – Elle a sa page Wikipédia mais uniquement en portugais. Peu connue hors de son pays, Maria Adelaide Coelho da Cunha, grande bourgeoise du début du XXe siècle qui fit scandale en s'enfuyant avec son chauffeur et amant, fait l'objet d'un film dans lequel l'actrice Maria de Medeiros joue son rôle: L'Ordre moral, qui sort ce mercredi 30 septembre sur les écrans français.

En 1918, elle a 48 ans. Elle est propriétaire du journal Diário de Notícias qu'a fondé son mari et que dirige son mari, un poète et essayiste devenu directeur de la rédaction. Tous deux ont un fils de 25 ans qui travaille également au journal.

Le mari, qui fume le cigare et boit du cognac, la délaisse et la trompe avec une jeune actrice. Le couple donne des réceptions dans leur grande maison, le somptueux Palácio de Sao Vicente, où se presse la haute société de Lisbonne.

Bourgeoise mais rebelle

Riche, respectée, de bonne famille, Maria Adelaide tient son rang mais est un peu rebelle sur les bords: elle aide une de ses domestiques à avorter, elle rend visite aux malades victimes de la grippe espagnole, elle joue des pièces de théâtre avec des amies. Et, surtout, elle tombe amoureuse de son ancien chauffeur, Manuel, de 22 ans plus jeune qu'elle, que son mari vient de renvoyer car il le trouvait efféminé.

Un beau jour, elle décide de tout abandonner et quitte le domicile conjugal pour rejoindre son jeune amant et se cacher avec lui. Les conséquences de cette décision seront difficiles à supporter...

"J'avais décidé que je ne voulais pas vraiment raconter cette histoire sous l’angle d’un amour torturé, d’une grande passion", explique le réalisateur portugais, Mario Barroso. "Ce qui m'a fasciné, c'est cette femme pleine de force, qui s'est battue (…), qui a eu le courage d'abandonner une famille, le confort matériel, et de partir. En fait, c’était une femme libre qui a tout donné pour vivre son désir de liberté. Elle a décidé de choisir sa vie, chose qui à l'époque était extrêmement difficile, comme la suite des évènements l’a prouvé".

C'est le troisième long-métrage de cinéma de Mario Barroso, 73 ans, qui vit en France et a été directeur de la photographie de plusieurs films de Manoel de Oliveira et Raoul Ruiz notamment. Il a surtout travaillé pour la télévision: réalisateur de plusieurs téléfilms et directeur de la photographie d'une trentaine d'autres, principalement français.

Image soignée et décors impeccables

Il n'est donc pas étonnant que L'Ordre moral se distingue par la qualité de ses images, très soignées, et par des décors intérieurs impeccables. Le film est délicat, la réalisation un peu conventionnelle, le rythme lent. Le propos est tranquillement féministe: plutôt que de mettre l'accent sur la folle passion amoureuse entre cette femme de la haute société et son jeune chauffeur, le réalisateur a préféré souligner la force de sa volonté, sa révolte contre les conventions de l'époque, son combat contre ceux –mari, médecin, famille– qui qualifiaient son écart sentimental de maladie mentale due à la ménopause.

Maria de Medeiros omniprésente

Dans ce rôle, l'actrice portugaise Maria de Medeiros, 55 ans, –qui s'est fait connaître dans les années 1990 dans Henry et June de Philip Kaufman et Pulp Fiction de Quentin Tarantino notamment– est omniprésente, convaincante, d'une grande beauté: long cou, visage fin et gracile, cheveux noirs (et un peu gris), fines lèvres rouges, nez pointu, yeux verts au regard inquiet. C'est peu de dire que le film repose sur son interprétation.

Le réalisateur ne s'en cache d'ailleurs pas: il a voulu tourner ce film pour elle. "Ce projet est né d'un désir: filmer une actrice. Les expressions d'une actrice. Le regard d'une actrice. Le visage, les mains, la peau d'une actrice. Le corps, surtout le corps d'une actrice. L'actrice Maria de Medeiros", dit-il.

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