"Marie-Francine" : Valérie Lemercier, hilarante optimiste (VIDÉO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 18 mai 2017 - 01:32
Mis à jour le 31 mai 2017 - 14:11
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Valérie Lemercier Film Marie-Francine
Crédits
©Jean-Marie Leroy/Rectangle Productions/Gaumont
Dans le film, Marie-Francine revient vivre chez ses parents et dort dans le canapé du salon.
©Jean-Marie Leroy/Rectangle Productions/Gaumont
Valérie Lemercier interprète le rôle principal de son cinquième film comme réalisatrice, "Marie-Francine", qui sort ce mercredi. C'est une comédie romantique dans laquelle une femme de 50 ans quittée par son mari refait sa vie avec un homme de son âge, interprété par Patrick Timsit.

C'est l'une des femmes les plus drôles de France. Valérie Lemercier le prouve à nouveau avec son cinquième film comme réalisatrice, Marie-Francine (ce mercredi 31 sur les écrans), sans doute le meilleur –en tout cas débordant d'humour, d'optimisme et de joie de vivre.

Elle y interprète elle-même le personnage principal, Marie-Francine, femme de 50 ans, mariée, mère de deux grandes filles et chercheuse dans un laboratoire. Un jour, son mari (Denis Podalydès) lui annonce qu'il la quitte pour une jeunette de 32 ans, à peine plus âgée que leurs deux filles. "J'avais oublié ce qu'était un ventre plat", lui dit-il sans élégance.

Peu après, à peine remise de ce choc, elle est licenciée économique, son laboratoire devant fermer. Trop vieille pour son mari, de trop dans son boulot, Marie-Francine n'arrive pas à trouver de quoi se loger: elle doit retourner vivre chez ses parents, un couple bourgeois qui, un peu à contrecoeur, l'accepte.

Elle a l'impression de régresser, est infantilisée par ses parents, dort sur le canapé du salon. Ses parents lui présentent des hommes de son âge et ses filles l'inscrivent sur un site de rencontres sur Internet, mais elle n'a pas le cœur à cela et reste seule.

Pour ne pas la laisser sans ressources, ses parents l'aident à ouvrir près de chez eux une petite boutique de cigarettes électroniques. C'est là qu'elle rencontre Miguel (Patrick Timsit), cuisinier portugais sympa qui, sans oser le lui avouer, est exactement dans la même situation qu’elle…

"Marie-Francine, c’est l’histoire d’un grand réveil tardif. C’est une femme de 50 ans qui n’a peut-être jamais eu 14 ans, mais qui tout à coup a 14 ans parce qu’elle tombe amoureuse et que la vie lui arrive en pleine figure", explique l'actrice-réalisatrice.

Après Quadrille en 1997, Le derrière en 1999, Palais Royal! en 2005 et 100% cachemire en 2013, son cinquième film comme réalisatrice est sa première vraie comédie romantique. "Personnellement, je n’aime pas tant que ça les comédies romantiques, mais quand le film a été fini je me suis dit: +Eh oui, c’est une comédie romantique+, ce qui n’apparaissait pas si clairement à l’écriture. C’est seulement en l’ayant terminé que j’ai vu que c’en était une. Et oui, j’assume pleinement!", dit-elle.

"Si Le derrière parlait de comment trouver sa place de fille, Palais Royal!, de femme, et 100% cachemire, de mère, ce nouveau film parle de comment, grâce à une rencontre, on peut retrouver enfin un peu de place dans sa propre vie quand on s’en est fait chasser", ajoute-t-elle.

On reconnaît, dans les petits bouts de dialogue, les répliques, les quiproquos et les gags rapides, la patte de l'humoriste et de la femme de scène qui connaît les ressorts du comique, sait quand et comment faire rire, et croque avec justesse et ironie les modes, travers et tics modernistes de notre époque. Mais le scénario –écrit avec la comédienne Sabine Haudepin­­–, réserve aussi des moments d'émotion simples et sans tralala, jamais loin de l'humour, comme cette scène où Patrick Timsit écrit à Valérie Lemercier son numéro de portable sur un citron sorti du sac de courses.

Timsit se débrouille fort bien dans ce rôle pas évident de quinquagénaire amoureux comme un ado, mais ce sont surtout les parents de Marie-Francine, interprétés par Philippe Laudenbach et Hélène Vincent, qui donnent une saveur particulière à cette description d'une de ces familles bourgeoises dont Valérie Lemercier a l'habitude de se moquer dans ses spectacles –à l'image du prénom BCBG qui donne son titre au film.

"Je voulais que les parents soient plus connectés que leur fille, comme le sont, logiquement, les filles de Marie-Francine, qui vont essayer de caser leur mère sur Meetic. Les parents ont une vie plus confortable, plus rassurante que celle de leur fille", explique la réalisatrice. "Ce ne sont ni des aristos, ni des bourgeois ruinés, ce sont des petits bourgeois, avec leurs codes vestimentaires, leurs activités récurrentes très GBM (golf-bridge-messe) comme il y en a encore pas mal en France".

Sur une histoire au départ pas rigolote et qui prend des airs de Tanguy d'Etienne Chatiliez, elle a réalisé un film à l'ambiance gaie, gonflé d'humour et de joie de vivre, gentiment féministe, parsemé de chansons d'amour du siècle dernier qui donnent la pêche au spectateur, comme des airs de la chanteuse portugaise Amalia Rodrigues ou, au générique de fin, Quand on s'aime interprétée par Michel Legrand et Nana Mouskouri et L'amour c'est comme une cigarette par Sylvie Vartan.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

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