Mort de l'acteur Roger Hanin

L'acteur Roger Hanin, célèbre pour son rôle du commissaire Navarro dans la série du même nom est mort ce mercredi à l'âge de 89 ans. Il était hospitalisé depuis plusieurs jours et a succombé à une détresse respiratoire.

De son vrai nom Roger Levy, il est né en le 20 octobre 1925 à Alger. En 1944 il s'engage dans l'armée de l'air. A la Libération, il se lance dans des études de pharmacie mais se tourne vite vers le métier d'acteur. Dès 1952, on le retrouve au cinéma dans de petits rôles, mais 10 ans plus tard il a déjà tourné dans une trentaine de films dont de grands classiques tels que A bout de souffle (1960, Jean-Luc Godard) ou encore la même année Rocco et ses frères de Luchino Visconti avec Alain Delon.  En 1981, on le retrouve en tête d'affiche du film d'Alexandre Arcady, Le grand pardon.

Au total, il jouera dans plus de 70 films de cinéma. Habitué des films policier, c'est à la télévision qu'il endossera le rôle auquel on associera toujours son nom. En 1989, il devient le commissaire Navarro. Un personnage qu'il interprétera jusqu'en 2007 pendant 18 saisons et 108 épisodes. La série est encore diffusée aujourd'hui.

En 1959, il épouse la productrice Christine Gouze-Renal, sœur de Danielle Mitterand. Il deviendra donc en 1981 le "beauf" (beau-frère) –comme on le surnommait alors– du président de la République. Il s'engagera politiquement auprès de François Mitterand, militant notamment à travers ses films conter le racisme et allant jusqu'à traiter Jean-Marie Le Pen de "nazi". Propos qui lui vaudront un procès que l'acteur remportera. Il se rapprochera du parti communiste en 2002 puis de Nicolas Sarkozy en 2007.

Le monde de la politique s'est donc joint à celui de la culture et des médias pour rendre hommage ce mercredi à Roger Hanin. L'Elysée, dans un communiqué, salue "cet acteur populaire, à la faconde familière à des générations de Français qu'il a su toucher tout au long de sa carrière". Un "acteur populaire" également pour Manuel Valls ainsi qu'un "homme de gauche et de convictions". "Il allait droit au but, il disait ce qu'il pensait avec des mots parfois rustiques et directs… Roger n'était pas un homme politique, il était un homme qui avait un idéal, des convictions", a déclaré l'ancien ministre de la Culture Jack Lang à RTL.