"Rocks" : une adolescente résiste à l'adversité, aidée de ses copines (vidéo)

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FranceSoir
Publié le 08 septembre 2020 - 14:32
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Film Rocks
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Rocks (au centre, avec des dreadlocks) sait pouvoir compter sur ses meilleures amies.
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SORTIE CINÉ – À Londres, une adolescente immigrée tente de résister à l'adversité, aidée de ses copines de classe sans lesquelles elle ne peut se sortir la tête de l'eau: c'est le scénario de Rocks, un joli film réaliste et délicat (ce mercredi 9 septembre sur les écrans français) de la cinéaste britannique Sarah Gavron.

Rocks, 15 ans, d'origine nigériane, vit à Londres avec sa mère et son petit frère dans dans un immeuble d'un quartier quelconque. Son père est mort quand elle avait 4 ans. Elle fait partie de la classe moyenne, ni riche, ni pauvre, travaille plutôt bien à l'école, adore sa mère et son frère.

Sa mère disparaît

Mais du jour au lendemain sa mère, psychologiquement fragile, disparaît en lui laissant un peu d'argent et un mot: besoin de "se changer les idées", mais "je reviendrai", promet-elle. Elle a quitté son travail dans une boulangerie depuis deux semaines.

Rock l'appelle régulièrement sur son portable, mais elle tombe sur le répondeur. La voisine prévient les services sociaux. Mais cela signifie que les deux enfants vont être placés dans des familles d'accueil et donc être séparés.

Une situation sans issue

Pour éviter cela, Rock décide de sécher l'école et de s'enfuir avec son petit frère, d'abord à l'hôtel avec le peu d'argent qu'elle possède. Mais, incapable de s'ouvrir aux autres et ne sachant que faire, elle s'enferme peu à peu dans une situation sans issue.

Heureusement ses cinq meilleures amies, d'origine différentes –deux sont noires, deux blanches, une arabe– sont là pour l'aider et ne vont pas la laisser tomber. "Y'a forcément un moyen d'arranger tout ça. Tu ne peux pas continuer toute seule", lui dit l'une d'elles…

C'est le troisième long-métrage de Sarah Gavron, 50 ans, après Rendez-vous à  Brick Lane (2007), histoire d'une jeune fille du Bangladesh qui débarque à Londres pour épouser un homme plus âgé, et Les Suffragettes (2015), avec Carey Mulligan, Helena Bonham Carter et Meryl Streep, qui retraçait le combat des militantes féministes qui, au début du XXe siècle au Royaume-Uni, se battirent pour le droit de vote des femmes.

Lire les critiques:

> Les Suffragettes: une femme, une voix

> L'Envolée: regard sensible sur l'adolescence

Ici, pour dresser le portrait d'une adolescente qui se bat contre l'adversité, elle a organisé des castings et des ateliers de comédie dans des écoles. "Sarah avait la volonté de faire un film sur des jeunes femmes", explique sa directrice de casting, Lucy Pardee. "Nous avons donc commencé notre casting dans une école pour filles du centre de Londres. L’idée était de trouver une école représentative de la diversité ethnique et religieuse, un mixte de tous les profils que l’on pourrait retrouver dans la rue à Londres. Nous avons suivi des classes de collège pendant de nombreux mois. Puis nous nous sommes concentrés sur des classes de 4ème et 3ème".

C'est là qu'elles ont trouvé les jeunes filles qui, bien sûr, n'avaient jamais joué devant la caméra et s'en tirent admirablement, notamment la jeune Bukky Bakray, qui joue le rôle principal –sans oublier le gamin de 7 ans qui interprète avec une verve naturelle son petit frère.

Personnages féminins

Dans ce film où prédominent les personnages féminins, l'adolescence est décrite de manière pudique et réaliste. "Il y avait quelque chose de captivant dans cette tranche d’âge, où s’exerce un changement assez radical, tant physiquement que dans la façon de voir le monde", explique la réalisatrice. "La plupart des filles se sont révélées très motivées et il était clair que l’amitié a une place centrale dans leur vie. Elles sont souvent confrontées à un monde «adulte» compliqué, qu’elles arrivent à gérer la plupart du temps mais se retrouvent parfois dépassées. Elles sont à la fois très à l’aise dans le monde dans lequel elles évoluent et pas encore tout à fait capable de l’appréhender et d’en assumer tous les aspects".

Equilibre entre drame et légèreté

Entre drame et légèreté, entre réalisme presque documentaire et fiction à suspense, entre moments tristes et scènes de joie, le film trouve un équilibre constant, sans tomber dans la vision sociale pour film d'auteur ou l'optimisme factice pour film grand public. Un ton doux-amer que résume à un moment une réflexion du petit frère de Rocks: "Ferme les yeux. Pense à tout ce qui rend heureux. Et arrête de penser à tous tes soucis". Certes facile à dire, mais il faut essayer…

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