Taxi Téhéran : succès critique pour le troisième film "clandestin" de son réalisateur

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DD.
Publié le 15 avril 2015 - 16:28
Mis à jour le 16 avril 2015 - 21:41
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Taxi Téhéran-film-affiche
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©Memenro Films Distribution
Taxi Téhéran est le troisième film que le réalisateur iranien tourne clandestinement
©Memenro Films Distribution
"Taxi Téhéran", le troisième film du réalisateur Jafar Panahi depuis que la justice iranienne lui a interdit de tourner des films, sort cette semaine sur les écrans français.

C’est un film pour le moins atypique qui sort cette semaine sur les écrans, Taxi Téhéran du réalisateur iranien Jafar Panahi.

Atypique tout d’abord par la situation de son auteur. Le cinéaste iranien, reconnu comme l’un des plus grands talents en devenir du septième art en Iran dans les années 90, s’est vu mis à l’index par les autorités de son pays au début des années 2000 après trois films jugés sulfureux: Le Cercle (2000) sur la condition des femmes en Iran, Sang et Or (2003) sur les inégalités sociales et Hors jeu (2006) de nouveau sur la question des femmes. La sanction des autorités judiciaires est alors tombée: arrêté, puis emprisonné, Jafar Panahi a ensuite été interdit d’exercer sa profession de réalisateur et de sortir du pays.

Las, le réalisateur ne s’en laisse pas compter et poursuis sa carrière en tournant en secret des films, qu’il fait ensuite sortir secrètement d’Iran où ils ne sont donc jamais diffusés. Taxi Téhéran est le troisième film qu’il réalise depuis le jour où il n’a officiellement plus le droit d’en faire.

Fidèle à sa volonté de décortiquer la société iranienne, ses composantes et ses contradictions, Taxi Téhéran nous présente un Jafar Pahani devenu chauffeur de taxi, prenant dans sa voiture plusieurs personnages chacun représentatif d’une facette de la capitale iranienne (un pro-Charia rejetant le modernisme, un défenseur des droits de l’homme, un dealder de DVD pirate ou… sa propre nièce) se confiant dans le taxi, leurs propos étant recueillis par une "caméra cachée" factice, les personnages étant en réalité incarnés par des acteurs non professionnels (et anonymes).

Le film a déjà été récompensé par l’Ours d’or du meilleur film au dernier festival de Berlin, et est largement salué par la critique tant pour le courage de son auteur, que pour la justesse avec laquelle il nous parle de l'Iran, de sa société et du grand écart permanent entre rigorisme et aspiration à la modernité.

(voir ci-dessous la bande-annonce de "Taxi Téhéran")

 

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