"Vivarium" : un inquiétant lotissement pavillonnaire (vidéo)

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France-Soir
Publié le 11 mars 2020 - 10:31
Mis à jour le 26 février 2020 - 19:39
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Vivarium Film
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©The Jokers Films
L'inquiétant lotissement pavillonnaire dans lequel le jeune couple va se retrouver prisonnier.
©The Jokers Films

SORTIE CINÉ – Présenté à la Semaine de la Critique au dernier Festival de Cannes, l'angoissant film Vivarium (ce mercredi 11 mars sur les écrans), du jeune réalisateur irlandais Lorcan Finnegan, met en scène un jeune couple qui vit un cauchemar éveillé après avoir visité une maison neuve dans un lotissement pavillonnaire dont il ne peut plus sortir.

Dans une petite ville irlandaise, ce jeune couple –Emma, institutrice (Imogen Poots), et Tom, jardinier (Jesse Eisenberg)– cherche une maison à acheter et se rend dans une agence immobilière. Ils y sont accueillis par Martin, à l'air un peu bizarre –à leur place on aurait tourné les talons et on serait reparti en courant, mais pas eux…

Maisons vertes toutes identiques

Avec Martin, Emma et Tom se rendent donc en voiture dans un vaste projet immobilier, avec des centaines de maisons neuves, vertes, toutes identiques, alignées. Ils visitent la numéro-9, avec intérieur tout meublé, chambre d'enfant et petit jardin recouvert d'une pelouse synthétique.

Prisonniers du lotissement

Mais Martin disparaît. Emma et Tom reprennent leur voiture et tentent de sortir du lotissement, mais se perdent, tournent en rond, n'arrivent pas à trouver la sortie du labyrinthe et se retrouvent immanquablement devant la maison numéro-9. Ils n'ont pas de réseau sur leur portable, plus d'essence dans leur voiture, la nuit tombe, les rues et maisons sont vides, seule la numéro-9 est allumée. Ils se résolvent à y passer la nuit, dans un silence absolu.

Le lendemain, ils décident de partir à pied en suivant le soleil. Mais quel soleil, quels nuages à l'aspect artificiel dans ce ciel trop bleu pour être vrai?...

C'est un film inquiétant et original, qui diffuse une angoisse singulière. Cela démarre dans une atmosphère de vie quotidienne réaliste pour vite tourner au cauchemar de science-fiction, dans un univers neuf, propre, désert. L'ambiance fait penser au film The Truman Show (mais sans personne) ou aux séries Le Prisonnier, La Quatrième dimension ou Black Mirror.

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"Je voulais que l’environnement du lotissement ait un côté surréaliste. Comme si vous viviez dans le rêve qu’on vous a vendu pour finalement découvrir que c’est en fait un cauchemar. L’environnement devait être réel mais, d’une certaine manière, artificiel", explique Lorcan Finnegan, 40 ans, dont c'est le deuxième long-métrage après Without Name en 2016.

En plaçant un jeune couple qui tente de réagir avec logique dans un décor qui ne l'est pas, le réalisateur, qui qualifie son film de "conte à la fois surréaliste et tordu, à la fois sombre, ironiquement drôle, triste et effrayant", dénonce l'époque actuelle et le mode de vie où règne l'uniformité, où la nature a été rasée pour faire place à des lotissements sans âme, où les propriétaires passent leur vie à rembourser leur emprunt, où les voisins ne se connaissent pas, où les enfants passent leur temps sur des outils numériques sans communiquer avec leurs parents: "Nous voulions montrer combien ce genre de vie est étrange et effrayant en y plaçant un jeune couple plein d’espoir. C’est une exagération cauchemardesque de ce qui existe déjà".

Enfer propre et neuf

Imogen Poots (révélée en 2007 dans le film d'horreur et de science-fiction 28 semaines plus tard) et Jesse Eisenberg (qui incarnait le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg dans The Social Network de David Fincher et a joué dans Café Society de Woody Allen) interprètent ce jeune couple prisonnier, désemparé, énervé, isolé –mais qui ne va pas rester seul dans son enfer propre et neuf, comme le montre la bande-annonce, un peu spoiler…

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