A Berlin, des graffeurs détournent les symboles nazis (VIDEO)
Armés de leurs bombes de peintures, les graffeurs du collectif PaintBack (repeindre) transforment les croix gammées qu’ils croisent sur leur chemin en graffitis prônant la paix ou tout simplement en dessin humoristique, infantile. Ils ont publié fin avril sur leur page Facebook une vidéo retraçant toutes leurs aventures, visionnée plus de 400.000 fois. L’idée est née à Schöneberg, un quartier animé de Berlin, un jour où les habitants ont découvert un graffiti représentant un drapeau nazi et sa croix gammée en plein milieu d’un terrain de jeu.
Les artistes ont alors décidé de le transformer en moustique. Ibo Omari, l’initiateur de cette idée explique pour Arte: "On s’est dit qu’on allait pas les prendre au sérieux, même si eux doivent se prendre au sérieux. Mais on voulait quand même envoyer un message, dire à tout le monde que les moustiques, ça nous énerve, tout comme les fascistes".
Ibo Omari et ses amis ont mis en ligne les premières croix gammées customisées et très vite l’initiative PaintBack a fait des émules. Ils imaginent ensemble des dessins faciles à reproduire et encouragent tous les graffeurs à les imiter comme un Rubik's cube, une princesse, un Egyptien... Avant d’œuvrer, ils tiennent à demander la permission aux propriétaires des immeubles afin de rester dans la légalité.
Certains jeunes ont même découvert le graffiti grâce à l’initiative de ce street art assumant son engagement politique. L’un d’eux témoigne: "Je ne veux pas que les touristes pensent que Berlin est une ville fasciste. C’est une ville ouverte sur le monde et les nazis n’ont rien à faire ici."
L’action de PaintBack prend de l’ampleur et suscite beaucoup de sympathie. Mais ils ont eu des critiques de la part de personnes pensant que les croix gammées ne représentaient pas un symbole nazi mais le symbole de paix et de bonheur sanscrit, la svastika… Certains internautes sont aussi perplexes: "Le cerveau humain voit toujours la croix gammée, donc l’effet est double".
Mais pour Ibo Omari: "On ne se contente pas de recouvrir ces messages de haine, on y répond avec impertinence, humour, peut être de manière infantile mais toujours avec du beau et beaucoup d’amour".
A l'origine de l'association Les Héritiers Culturels (en allemand), il diffuse l'esprit de tolérance du hip-hop berlinois des années 1990.
(Voir ci-dessous la vidéo du collectif PaintBack):
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