Capture d'Abdeslam : mis en cause par la police belge, "L'Obs" se justifie

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 21 mars 2016 - 19:03
Image
L'arrestation de Salah Abdeslam.
Crédits
©Capture d'écran VTM Nieuws
"Porter à la connaissance du public, à commencer par les Bruxellois, le fait que le terroriste le plus recherché de la planète depuis novembre dernier se trouvait peut-être encore dans la capitale belge nous a paru primordial", a répondu "L'Obs".
©Capture d'écran VTM Nieuws
Le directeur de la police belge s'en est vivement pris à "une certaine presse" qui avait publié "beaucoup trop tôt" des informations sur la traque de Salah Abdeslam, avant l'arrestation du terroriste vendredi dernier. Directement visé, l'hebdomadaire français "L'Obs" invoque une information "primordiale" et "vérifiée".

Critiqué par la police belge, qui lui reproche d'avoir publié une "information beaucoup trop tôt" avant l'arrestation de Salah Abdeslam vendredi 18, L'Obs s'est justifié ce lundi 21 en estimant avoir fait son métier d'informer, sans avoir compromis l'action policière.

Claude Fontaine, directeur général de la police judiciaire belge, a critiqué des médias dimanche 20, sans les nommer. L'hebdomadaire français avait révélé vendredi, avant tout mouvement policier à Molenbeek (commune de Bruxelles), que des empreintes de Salah Abdeslam avaient été retrouvées dans l'appartement de Forest perquisitionné le mardi précédent. De son côté, la chaîne flamande VTM avait aussi placé une camionnette sur place, avant l'arrivée de la police, selon des médias belges.

"Une information a été publiée beaucoup trop tôt dans la presse et nous a causé quelques soucis. Nous sommes des professionnels, donc nous anticipons les événements. Mais c'est un gros problème. J'aurais tendance à parler d'une certaine irresponsabilité d'une certaine presse. On offre sur l'autel de l'audimat la sécurité de mon personnel et, ça, je ne l'accepte pas, la sécurité de la population", avait déclaré dimanche Claude Fontaine, interrogé par la RTBF sur ces deux médias.

"Si la présence de la presse, anticipée par rapport à l'intervention, a pour conséquence que les personnes que l'on souhaite interpeller disparaissent dans la nature, que nous dira-t-on le lendemain?", a lancé Claude Fontaine.

"Porter à la connaissance du public, à commencer par les Bruxellois, le fait que le terroriste le plus recherché de la planète depuis novembre dernier se trouvait peut-être encore dans la capitale belge nous a paru primordial", a rétorqué ce lundi le directeur de la rédaction de L'Obs, Matthieu Croissandeau, dans une tribune sur le site du magazine. "Il suffit d’imaginer un instant ce qu'il serait arrivé si par malheur, il avait perpétré un nouvel attentat. Que n’aurait-on dit alors: +Vous saviez qu’il était à Bruxelles et vous l’avez caché!+" ajoute-t-il.

"Prétendre aujourd’hui que la divulgation de cette information aurait permis à Salah Abdeslam de comprendre que l’étau se resserrait est une vue de l’esprit. Notre article n’a rien appris au terroriste qu’il ne savait déjà: ni que la police le recherchait, ni qu’il avait pu laisser des traces de son passage dans l’appartement de Forest, ni même que l’enquête avançait, compte tenu de la fusillade qui a éclaté lors de la perquisition à Forest", explique encore le directeur de L'Obs.

"Prétendre que nous aurions mis en danger les personnes présentes au moment de son arrestation est tout aussi infondé puisque nous n’avons pas écrit qu’une opération était en cours pour l’interpeller", estime-t-il. Puis de conclure: "le métier de la police est d’arrêter les criminels et donc de s’assurer de la bonne conduite des enquêtes et de leur confidentialité, celui de la presse est de porter à la connaissance de ses lecteurs des informations solides, vérifiées et dignes d’intérêt".

 

À LIRE AUSSI

Image
Prison de haute sécurité bruges
Quelles sont les conditions de détention de Salah Abdeslam ?
Salah Abdeslam a été incarcéré samedi soir à la prison de Bruges, qui abrite un quartier de haute sécurité et où est actuellement incarcéré Mehdi Nemmouche, auteur pré...
21 mars 2016 - 15:46
Société
Image
L'avocat de Salah Abdeslam Sven Mary.
Transfert de Salah Abdeslam : début de la bataille judiciaire
Sven Mary, l'avocat belge de Salah Abdeslam a commencé sa bataille judiciaire contre les autorités françaises, qui réclament le transfert de son client en France. Dima...
21 mars 2016 - 10:14
Société
Image
Salah Abdeslam et Hamza Attou le 14 novembre.
Après Paris, Abdeslam préparait un attentat à Bruxelles révèlent les autorités belges
Après les massacres du 13 novembre, desquels il est le seul terroriste à être encore en vie, Salah Abdeslam n'aurait pas abandonné l'idée de frapper. Au moment de son ...
20 mars 2016 - 19:28
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.