"Charlie Hebdo", discorde autour des 30 millions d'euros

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VL
Publié le 20 mars 2015 - 12:51
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Le dernier numéro de "Charlie Hebdo" en kiosques.
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©Samuel Goldschmidt/Twitter
Suite aux attentats, la solidarité et l'engouement pour "Charlie Hebdo" ont généré des millions d'euros de dons et de revenus.
©Samuel Goldschmidt/Twitter
Un groupe de salariés de "Charlie Hebdo" a créé un collectif pour être associé à la gestion du journal. Ils voudraient avoir leur mot à dire notamment sur l'utilisation des près de 30 millions d'euros reçus après l'attentat du 7 janvier.

L'argent ne fait pas le bonheur, et peut même souvent être une source de conflit. C'est aujourd'hui Charlie Hebdo qui semble en faire les frais. Décimée, par l'attaque terroriste du 7 janvier dernier, la rédaction a pu reprendre autant que possible une vie normale et les publications sont de retour. Bien aidées  par les dons, nouveaux abonnements, et millions d'exemplaires vendus de ses dernières publications.

Au final ce sont près de 30 millions d'euros qui ont été récoltés par le journal, et cela semble semer la discorde. Un collectif de plusieurs salariés de Charlie Hebdo s'est donc créé pour discuter d'une répartition égalitaire du capital du journal.

De quoi laisser imaginer que certains membres de "Charlie" seraient donc soudainement devenus très intéressés. Mais selon Patrick Pelloux, médecin et rédacteur au journal, il ne s'agit pas pour les membres de ce collectif de gagner de l'argent, mais plutôt d'être associés aux décisions. Ils voudraient être consultés pour décider de ce qui doit être fait de cette subite fortune.

"Pour le moment, on n'est pas associé aux choix. Il n'y a rien contre la direction actuelle, aucun conflit avec qui que ce soit, mais par rapport à ce qui s'est passé, les salariés veulent être davantage acteurs de l'entreprise. (…) Il ne s'agit pas de se partager le gâteau. L'argent ne nous intéresse pas" a-t-il déclaré. Plusieurs membres du collectif comme de la direction étaient d'ailleurs déjà présents avant les attentats, lorsque le journal connaissait d'importantes difficultés financières.

Actuellement, les décisions appartiennent aux actionnaires de Charlie Hebdo. Les parents de Charb, tué le 7 janvier, ont hérité de 40%. La même part est détenue par le nouveau directeur, le dessinateur Riss, blessé lors de l'attentat, et 20% par Eric Portheault, cogérant.

L'avocat de la direction a déclaré qu'elle prenait acte et était "navrée" par cette décision de créer un collectif: "Riss est encore à l'hôpital, les parts de Charb sont gelées par la succession. Tout cet argent fait plus de mal que de bien. Cela fait penser à ces enterrements où on se bat déjà en revenant du cimetière pour les bijoux de la grand-mère".

Pour l'instant, il est prévu que les recettes des ventes permettent de faire vivre le journal et la création d'une fondation pour l'enseignement de la liberté d'expression à l'école. Les dons doivent eux être reversés aux familles des victimes.

 

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